Ma modeste collection

Bonjour à tous,
Je déroge un peu au sujet principal du forum pour vous présenter deux guitares Gibson. Ne trouvant pas de catégorie adaptée je le glisse ici, libre à tout modo de le déplacer ailleurs si besoin !

Je me suis beaucoup aidé, pour vous présenter ces guitares, d'un livre fabuleux en la présence de « Gibson's Fabulous Flat-top Guitars » que l'on doit à Eldon Withford, David Vinopal et Dans Erlewine. Disponible seulement en anglais, il est je pense la bible sur le sujet, comportant toutes les informations intéressantes, des caractéristiques de constructions, aux contextes socio-culturels de créations et jusqu'aux numéros de série etc.

Je me suis récemment mis à la guitare acoustique après une dizaine d'année de basse et guitare électrique. Il se trouve qu'un choix professionnel m'a éloigné de la scène musicale au sein de laquelle j'évoluais et que le temps me manque pour retrouver une activité en groupe dans mon nouveau lieu de vie. J'ai donc entrepris de faire le tri dans mes instruments électriques et d'investir un peu d'argent et de temps dans la pratique acoustique. Je traîne d’ailleurs sur ce forum car j'espère bien, un jour, me lancer avec un tricone digne de ce nom. Mais passons rapidement sur le contexte et voyons ces deux demoiselles.

En premier lieu cette Gibson F25 « Folksinger ».
Le modèle que je possède est de 1968. Il est équipé d'un micro DeArmond de ces mêmes années.
Il s'agit d'un modèle assez peu connu de la marque et qui pourtant présente une réelle personnalité dans la construction et le son. Je l'ai acheté chez Vintage Guitar à Rennes où j'ai toujours trouvé un bon accueil et de supers instruments !

Contexte de création
Ce modèle a été introduit par Gibson en 1963 (accompagné par un modèle jumbo, la Gibson FJ). Le but étant de répondre à la demande grandissante d'instruments pour la musique folk remise au goût du jour par des artistes comme Joan Baez et Peter, Paul & Mary pour ne citer qu'eux... Dylan aussi bien sur ! La cible marketing était la jeune génération inspirée par ces artistes. La F25 était proposée à un prix attractif, avec un format de caisse permettant de la transporter facilement et dont les caractéristiques permettaient le jeu avec des cordes nylon ou acier !
Extrait du catalogue Gibson :
« A fine quality folk instrument offered at an attractive low price. Gives rich, mellow tone, good response and power in a guitar that's easy to handle. »

Caractéristiques de construction
Extrait du catalogue Gibson :
« Natural spruce top, geniun Honduras Mahogany back and rim with selected Peruvian Mahogany neck with truss road construction. Brazilian rosewood fingerboard with pearloïd positions dots. Rosewood bridge with straight saddle, pin style construction. White vinyl pickguard on both side of the sound hole. Solid-style peg-head with conventional guitar machine heads. »
Pour se rapprocher d'un guitare classique, la F25 à un manche de 12 cases et non de 14 comme les modèles B de Gibson au même moment. La largeur du manche est aussi notable puisqu'il atteint les 51 mm au sillet ! La touche est plate, bref on est vraiment sur une architecture de type classique.
Ce qui est vraiment très intéressant et qui démarque encore plus la F25 des autres Gibson de l'époque c'est que, du au fait que le manche est un 12 cases, le chevalet a du être placé plus bas sur la caisse que les autres modèles 14 cases. C'est notamment ce placement spécifique qui donne un son différent à ce modèle (plus riche diront certains). La Gibson F25 est donc aux croisements entre la jouabilité (gabarit, espacement des cordes, chaleur du son) d'une classique et la dynamique et la présence d'une guitare cordes acier.
Ce modèle est resté le même jusqu'en 1969, une deuxième mouture de moins bonne qualité l'a remplacé avant que Gibson ne cesse de le produire après 1970...

Photos
(La mienne)





(Catalogue)


(Une Gibson FJ sur la droite de la photo.)


Avis personnel
Je n'ai pas vraiment choisi de commencer avec cette guitare en particulier. Le fait est que je voulais me lancer avec un instrument de qualité et que Gibson mais aussi Martin et Guild, me paraissaient des valeurs sures. J'ai eu la chance qu'étudiant à Rennes, je sois à portée de main de cette guitare dont le prix me semblait correct pour un instrument de cette qualité. J'ai don sauté le pas et, à vrai dire, je ne regrette pas.
L'atout principal pour moi, en tant que « débutant » c'est la largeur du manche. Quand certains y voient un manche difficile, j'y vois le paradis du fingerpicking ! L’espacement entre les cordes permet de débuter sereinement sans avoir trop de soucis de précision. Et au fur et à mesure de la progression c'est un manche qui laisse beaucoup de place à l'inspiration. Peut être se trouvera-t-il un peu handicapant lors d'accords plus complexes exigeant des écarts de cases importants. Mais je n'en suis pas là et je ne pense pas que cette guitare m'y conduira naturellement.
La qualité sonore vanté par Gibson n'est pas un simple argument marketing. Cette guitare sonne vraiment bien et je fais confiance à des amis ingé sons ou musiciens pro pour leur avis dans ce domaine.
Dernier avantage, ce micro embarqué (plutôt recherché apparemment) qui délivre un son très pur qu'une petite reverb et un léger tremolo transforme en guitare céleste  sur mon ampli !
Seul point négatif pour moi (et les auteurs de Gibson's Fabulous Flat-top Guitars sont d'accord avec moi) : le double pickguard blanc de style flamenco semble vraiment inapproprié aujourd'hui. A vrai dire Gibson s'est laissé aller à ce moment à une mode pour les musiques latines dont, je pense qu'ils auraient pus se passer. Mais ce n'est qu'un détail qui ne m'empêche pas de dormir et qui ne joue en aucun cas sur la qualité sonore de l'instrument.

J'espère pouvoir rapidement vous présenter ma seconde guitare, une Gibson L1 du début des années 1900. J'y travaille ! En attendant je répondrais volontiers à toutes vos questions si jamais vous en avez.

merci beaucoup pour la découverte!!!

En guise d'intermède, quelques nouvelles de la F25. Elle est actuellement chez Florian Château (connu ici pour ses superbes weissenborn). Le chevalet se décollai légèrement sur l'arrière il va donc le recoller. Ensuite cette jeune cinquantenaire pourra repartir pour un autre demi siècle au moins =)

J'ai réceptionne la B25 cet après-midi, fraîchement remise en état par Florian Château.
Elle est repartie pour 50 ans !
Quelques photos :

Vous noterez la modification du titre puisque léger changement de stack. J'ai eu l'occasion trop rare à mon goût pour la laisser passer, de mettre la main sur une The Gibson L1 de 1908. Du coup je vais surement revendre la 12 cordes (qui me satisfait toujours autant mais que mon niveau de jeu rend plus limité qu'une 6 cordes).

Juste trois photos pour vous faire saliver, j'en parlerai en détail quand j'aurais pris un peu de recul. Pour l'instant je suis encore un peu chamboulé de pouvoir jouer une telle pièce d'Histoire.

Quelle beauté!!!!
content pour toi dis donc; c'est bien une des plus jolies guitares jamais dessinée de main d'homme!

J'ai eu l'occase d'en jouer une de cette époque; c'est tellement sidérant de penser qu'elle à traversé le siècle, loin de tous les standards actuels, c'est une expérience mémorable.

Depuis j'ai croisé un groupe de Canadiens dont le gratteux jouait là dessus, je pense que j'en ai parlé sur le forum, sa sonorité atypique par rapport aux habitudes actuelles la fait ressortir de façon subtile dans le son d'un groupe, je trouve.

Oh et je n'avais pas fait gaffe........les vues de chez Florian Chateau avec une brochette de Weissenborn en cours de fabrication........
(Petit papa Noël, si seulement un jour j'arrivais à être sage....)

Hâte de lire tes impressions!

Superbe cette L1 une vraie beauté dans son jus Par contre tu parles d'une 12 cordes je ne vois pas de photo de celle ci c'est une Gibson également ?

Absolument, et encore son jus reste tout à fait potable. Je suis vraiment étonné de sa jouabilité !
La 12 cordes dont je parlais est une Gibson B45/12. A la base je devais en parler aussi ici, mais l'occasion de récupérer cette L1 me force à m'en séparer.
Une photo tout de même :

Merci belle guitare en effet

Voilà une nouvelle presque centenaire qui est arrivée à la maison. Il s'agit d'un modèle en koa produit par Oscar Schmidt (Stella) pour le distributeur Oahu.
Conçue pour être jouée en slide et (mal) adapté pour le jeu normal.
Je l'amène chez Florian Chateau cette semaine pour lui faire une beauté.




Je remarque que je n'ai toujours pas fait de présentation détaillée de ma L1. Il faut que je me prenne u peu de temps pour ça !

Jolie petite hawaïenne, ah y a pas à dire le Koa a quelquechose de mystique, comme une peau de fauve...non je n'en ai pas en guise de tapis mais cet idiot de chat tigré ne sait pas à quel point il est décoratif, étalé sur mon canapé...j'en ferais bien une descente de lit... mon canapé me dirait merci.
Le chevalet a été changé, à l'origine ils sont droits sans compensation (souvent avec pyramides), c'est une modification nécessaire si on ne joue pas en lap-style.
Mais du coup les chevilles sont placées bien plus bas, donc la contreplaque a probablement été changée aussi?

Elle est bien belle cette petite dernière pas à dire tout comme Seb je trouve les guitares en Koa toujours belles

Pour tout vous dire la guitare sur la photo n'est pas exactement la mienne mais sa sœur jumelle.
Celle que j'ai sous la mains a encore son chevalet d'origine comme décris par Seb.
J'attend de voir avec Florian ce qu'il en sera de tout ça (chevalet, touche etc.)

Tout comme vous, je suis raide du koa, même aussi simple que celui-ci. Les reflets sont très profonds c'est magnifique ! Et le son n'est pas désagréable non plus !

Hé-hé, moi aussi j'ai craqué pour une Stella, mais le modèle du pauvre; décollée de partout et peinte au rouleau...je l'ai littéralement épluchée comme une banane tellement le badigeon était épais mais tout est là, pas de fissure sur la table, manche droit ce qui m'a suffi, donc j'espère qu'un de ces jours la restauration sera possible.

Oh je viens de penser à un truc:
Le problème de la conversion!
Après avoir vu tellement d'exemplaires ayant subi le "neck-reset" exagèré, et la greffe d'un chevalet au design moderne, en palissandre où en ébène alors que ceux-ci étaient fait d'un bois relativement banal teinté dans la masse, peut-ètre de l'érable? donc quelquechose de très différent dans le son...je me suis creusé les méninges.

Si la tienne a encore son chevalet d'origine, on est toi et moi en face de la mème problématique...où trouver l'espace nécessaire pour incliner le sillet de chevalet et récupèrer de la compensation?
On retombe sur l'histoire des cordes anciennes plus tolérantes, et de la plupart des fabricants qui ne compensaient pas leur chevalets en ce temps là, ....sans que l'on soit choqué par le manque de justesse des enregistrements historiques.
Bien sûr changer le chevalet...mais aussi la contreplaque, car impossible de percer le nouveau chevalet en correspondance avec les trous d'origine: les chevilles sont souvent placées très proches du sillet, donc ça passe presque, mais pour le mi grave c'est impossible.
(ce qui justifie sans doute le chevalet surdimensionné sur la photo, avec une sorte de "belly" qui descend très bas sur la table sur une zone vierge pour percer les nouveaux trous, terrible car mécaniquement ça renverse pas mal de facteurs, justement ces chevalets très étroits avec des barrages parallèles vont faire travailler la table en rotation, c'est leur signature sonore, encore faut il accepter de voir le creux sous les cordes et le ventre à l'opposé, c'est naturel, c'est normal, mais manifestement très problématique pour pas mal de gens, j'ai mème trouvé un luthier capable d'installer des barrages en X dans ces petites guitares...pour stabiliser... )  
           
Chevalet et contreplaque ça fait un peu lourd comme opération, d'autant que l'on a là de la colle cristallisée depuis presque un siècle...
Je suis tombé sur le magazine "Vintage Guitares" N°12 dans lequel Mr Charle nous a gratifié de la photo d'une ancienne Stella en "playmate", qui semble avoir eu un sacré boulot de restauration, mais présente un chevalet équipé d'un sillet étrangement large, épais je veux dire, et manifestement récent car totalement blanc au point de saturer la photo sans que l'on puisse en deviner le relief..
Alors que la plupart présentent d'origine un sillet en celluloïd très fin, c'est le cas sur la mienne (quand on pense que les anciens ont laissé des enregistrements monumentaux avec des guitares aussi humbles, avec des sillets en plastique! ça fait réfléchir sur nos exigences modernes et la valeur des canons de la lutherie...).

Et à chaque fois que je retombe sur cette image je me demande si un sillet simplement élargi, restant positionné perpendiculairement aux cordes, mais taillé en pyramide dont la crête serait elle taillée en diagonale...partant de zéro au mi aigu pour rejoindre l'autre face au mi grave... très limite au mi grave...

Autre alternative: boucher le logement de l'ancien sillet, et en retailler un incliné: de nouveau problème au mi grave!

D'autant que les chevalets d'avant-guerre avaient souvent des chevilles non fendues, simplement rondes.
C'était le chevalet qui était entaillé pour accueillir la corde, de plus cette entaille était réalisée en porte à faux vers la surface, donnant un angle d'attaque du sillet incliné.
Aujourd'hui ce sont les chevilles qui sont fendues et bien souvent la corde entre simplement en bordure du trou.
Mécaniquement quand on y réfléchît, c'est quand mème très différent!
Mais c'est clair, beaucoup plus facile et rapide à réaliser  (j'ai du remanier deux guitares récentes à ce niveau et j'ai voulu essayer ce montage, en me bricolant de petites scies calibrée, et bien sur une 12 cordes, ça prend du temps.............).

Donc je suis très intéressé par ce que pourra te proposer ton luthier en espérant que tu aie un chevalet assez large pour que tout soit plus simple que sur la mienne, il y a eu quelques variantes...
Oh tu vas te régaler avec cet instrument!

(J'ai vu des objets traditionnels polynésiens, dans différents musées, parfois en Koa ou d'autres espèces très figurées, on comprend pourquoi ce bois était choisi, l'équivalent de l'or pour les occidentaux peut-ètre?...c'est vraiment vivant et hypnotisant à regarder, plaque pectorale, casse tète-sceptre d'apparat, récipients cérémoniels, très émouvant...il y a du "Mana" dans ce bois!)

En effet il y a une vraie problématique avec le chevalet et surtout la barre de sillet de celui ci. Mais, comme tu en parle, je pensais à un nouveau sillet plus large qui permettrais d'ajuster le point de tension à chaque corde. Florian m'avait déjà fait ça sur ma F25. J'avoue que si on peut conserver ce chevalet en palissandre de Rio j'en serais bien heureux !

Pour rebondir sur les chevilles, oui elles sont pleines et visiblement en os (ou vraiment un plastique très dense) avec incrustation de nacre et une impression "germany" à l'encre sur la pointe. Je sais qu'à l'époque c'était un gage de qualité d'inscrire "germany" sur les accastillages. Comme pour les mécaniques Gibson ou le fameux german silver des reso. Je doute que ces chevilles viennent vraiment d'Allemagne..!

La touche est le plus gros boulot selon moi car, comme la guitare n'était pas conçue pour qu'elle soit utilisée, elle est vraiment de moins bonne qualité que le reste. D'ailleurs elle est fendue tout du long, très légèrement et je la soupçonne d'être un brin concave à certains endroits. Les frettes ont été bien planifiées mais elles sont assez eu confortables. On sent qu'elles n'étaient pas pensées pour le jeu standard.

Enfin, le sillet de tête est vraiment baclé. Il a juste été raboté pour avoir une action correcte mais l'espacement des cordes est mal pensé. Les cordes de mi arrivent en bord de touche au niveau du sillet ce qui rend le jeu un peu difficile sur les deux premières cases, surtout pour le Mi aigu. Mais ça, à la limite c'est très simple. Il suffit de refaire un beau sillet en os avec le bon écart.

Pour le reste tout va bien =) La caisse est très aine et c'est bien l'essentiel car une guitare en koa de (presque) cent ans sans fissures c'est assez rare ! Il faut dire aussi que les barrages intérieurs (en échelle) sont taillés à la serpe (comme souvent les productions oscar schmidt si j'ai bien compris) ce qui les rend d'autant plus solides.

Voilà les photos de l'ancienne annonce :

wow ! j'adore la L1 j'en rêve depuis un bail de celle là ! Qu'est ce que ça donne au niveau du son ?

C'est une guitare absolument adorable. Bientôt deux ans que je l'ai sous les mains et je n'arrive pas à ne pas la jouer au moins une fois par jour !
Le son est assez typique, elle m'a forcé à développer un jeu aux doigts sans plectre ni onglets car je la trouve vraiment trop agressive avec ces accessoires.
On sent qu'elle a été développé pour envoyer du volume dans un registre qui "perce le mix" comme on dit !
Aux doigts c'est une merveille de subtilité avec une palette bien équilibrée et une compression naturelle qui la rend très audible sur tout le registre. Elle manque évidemment de bas par rapport aux jumbo et autres joyeusetés avec des barrages en X mais il en résulte pour moi un son bien plus "beau".
Je ne parle même pas du plaisir de jouer sur un instrument qui a cent ans et d'imaginer qu'à l'époque de sa construction le jazz balbutiait tout juste et qu'Elvis n'était pas né !

J'ai pu jouer une L1 flattop de 1926 en comparaison c'est très sympa aussi. Le son reste bien équilibré mais avec ce je ne sais quoi de plus accrocheur à l'oreille (le côté flattop auquel mes oreilles sont plus habituées). Je l'aurais bien achetée si elle n'était pas 2000€ plus chère que mon archtop ..! Par contre c'est un bien moins bel instrument. La mienne est vraiment superbe avec touche ébène avec un gros radius (touche peinte et zero radius pour sa petite sœur flattop), un manche pour lequel le terme "deep V" n'est pas assez fort (mais quel confort en main !!!) et fileterie intacte ! Elle a quelques petits défauts de vernis et un dos refait dans les années 60 mais je m'en moque bien. Les instruments réparés sont ceux qui valent le coup et je crois bien que celle ci a été sauvée pour ses qualités sonores !

On ne dois jamais dire jamais mais il y a très peu de chance pour que je me sépare de la mienne un jour.

La parlor Koa est désormais entre les mains de Florian Chateau pour quelques ajustements.

Au programme :
-Nouveau sillet de tête en os
-Nouvelle touche en ébène et renforts carbone dans le manche
-Nouveau sillet de chevalet légèrement décalé pour avoir une justesse optimale
-Décollage et recollage du chevalet histoire de ne pas avoir à repasser chez Florian avant un autre siècle !

Si j'ai des photos en cours de travail je les partagerai ici =)

C'est spécial le jeu sur une archtop , il faut un moment pour s'y habituer (en tout cas ça m'a fait ça sur la mienne ) j'ai trouvé le toucher très "raide" avec un besoin de décaler l'attaque vers la touche ! j'adorerai en essayer une d'époque ! Et aussi voir la différence de son entre celles à rosaces et celles qui ont des ouïes comme les Lloyd Loar qui sont sorties plus tard !

Un bonheur n'arrivant jamais seul, j'attend ce petit ukulele pour compléter ma famille de presque centenaires :



Bon maintenant je vais me calmer un peu ..!

Oooooh qu'il est mignon!
Félicitations!!!
Ah franchement, c'est un vieux rêve pour moi aussi de trouver la paire en Koa...
Histoire de cultiver des moments de plénitude...loin du monde.
Un jour je ferais comme toi!
Il semble en pleine forme, comme on ne voit pas la tète ni l'étiquette difficile de deviner son ADN, en tout cas il a été chouchouté, et je le vois accompagné de son humidificateur; vrai qu'avec le Koa il faut être très vigilant sur l’hygromètre.
Pour une fois qu'on parle de Ukulele n’hésite pas à en raconter plus!

Il s'agit d'un "Kohala". Marque obscure, l'étiquette fait très Oscar Shmidt mais invérifiable...
Très semblable aux fameux Kumalae gold award.
Le dos recouvre le talon du manche et le binding est superbe. Tout koa avec une fente recollée au dessus du chevalet (un classique au vu des autres koa que j'ai pu voir passer.
J'attend de le recevoir et je vous fait quelques photos !

Je luis souhaite un bon voyage, et une bonne réception à toi!

Here it is. J'ai bien cru avoir des complications pour récupérer mon colis avec le confinement mais finalement tout s'est passé sans encombres !
Voilà donc le petit Kohala arrivé chez moi.
Par ou commencer ..?
Quel légèreté ! C'est vraiment époustouflant d'avoir l'impression de ne rien porter. Moi qui ait principalement joué des Brüko jusque là (un slim usé jusqu'à l'os et un 5) j'ai pu comparer la différence et elle est renversante. Là où les Brüko sont mal équilibrés à cause du poids du manche, ici le uke se tient tout seul et sans fatigue pour la main gauche !

Evidemment c'est une beauté incroyable, plein de reflets et de teintes changeants au gré du soleil.

Côté son c'est très agréable, avec un bon sustain et un côté chaleureux vraiment supérieur aux Brüko dont je dispose.

L'étiquette à l'intérieur indique une fabrication à hawaii. Reste à savoir si c'est vrai ... En tout cas l'extérieur est de belle qualité, la fileterie est bien posée et le koa est beau. L'intérieur est bien plus rustique, comme souvent à l'époque.

Du côté des points "négatif" il y a évidemment les chevilles à la place des mécaniques. Bien que je m'en débrouille assez bien et qu'elles s'avèrent stables une fois qu'elles sont bien en place on touche au côté le plus primitif de l'instrument. Je pense pouvoir faire installer des mécaniques modernes sans toucher au bois et ainsi laisser la possibilité de repasser avec des chevilles si besoin.
Le gros point négatif c'est les frettes. Elles sont vraiment en sale état. C'est jouable évidemment mais on sent que le son perd beaucoup en qualité par rapport aux cordes à vide, plus ou moins selon les frettes. Il y en a des plates, des plus saillantes. Bref, à voir mais surement un refrettage pour rendre justice aux douces sonorités de l'instrument. Je demandrais aussi à Florian de se pencher sur la fissure histoire d'être certain que ce soit bien stabilisé. Le bois est d'une telle finesse sur toute la caisse ..!

Je pense lui installer des nylgut qui, une fois bien faites, devraient lui permettre de sonner dans l'esprit pour lequel il a été construit.

Photos à venir, l'éclairage est déjà trop mauvais aujourd'hui...