Voici un petit compte-rendu de la soirée, fort sympathique malgré une assistance un peu clairsemée !
Claude
Langlois nous a fait un historique de la "steel guitar", des origines à nos jours, en nous présentant les différentes steel guitars qu'il possède, et en interprétant différents morceaux typiques de chaque style et instrument.
Tous les instruments présentés sont visibles là => http://www.claudelanglois.com/instruments.htmlTout commence par une évocation des origines hawaïennes (vers 1880-1890), avec une interprétation de "Moana Chimes" sur sa magnifique copie
weissenborn Marcel Dupont (celle de 1920 est restée à la maison...). Un son très chaud et profond.
A la fin des années 20, apparition des guitares à résonateur. Illustration avec sa
National Style O de 1936 sur laquelle il interprète "Hesitation blues". La différence de volume et puissance est manifeste !
A la fin des années 30-début années 40, la "steel guitar" a fait sa place au sein des Big Band, alors qu'est déjà apparue la guitare électrique avec les "lap steel". Illustration avec "Steel Rag" joué d'abord sur une
Regal de 1940, puis sur une
lap steel Fender : l'influence de l'électrique sur le jeu est évidente !
Pendant ce temps, et durant les années 50, du côté du blues, on s'urbanise et on s'électrifie. Un "Baby please don't go" joué sur une
lap steel Ohahu bien saturée situe bien l'idée !
Et puis on arrive à la Pedal steel : Claude
Langlois nous présente sa
Weisner D 10. Je ne peux pas vous faire la liste de ce qu'il a joué dessus, il y en avait trop, car il peut tout jouer dessus, le bougre ! Bien sûr, de la country, mais aussi du jazzy, du rock (Elvis Presley est allé enregistré à Hawaï, on s'y retrouve !)...et en plus, il maîtrise parfaitement les effets, pouvant donner à son instrument la sonorité d'un orgue ou d'une guitare sur-saturée.
L'instrument est équipé de deux manches, et bourré de pédales, de genouillères (barres de commandes au niveau des genoux), mais aussi de pédales cachées que l'on manipule en relevant le genou. Le principe général (si j'ai bien compris) est que chaque pédale ou levier modifie la tension d'une ou plusieurs cordes afin de changer l'accordage. Avec cette mécanique, le "steel bar" bouge moins qu'en "steel guitar", un mouvement de pédale pouvant remplacer le déplacement....Finalement, les joueurs de lap steel sont les plus fainéants des joueurs de slide !
Je dois avouer que j'ai été un peu dépassé par les explications musicales et théoriques sur ces accordages étranges, avec 10 cordes, et où l'on trouve une corde aigüe au milieu de cordes plus graves !
Les années 60, 70 sont à leur tour évoquées, et l'on arrive à notre époque avec
Ben Harper et une interprétation de "Like a king". Suite à une question dans l'assistance, Claude
Langlois nous parle également du "sacred steel", c'est-à-dire l'utilisation de la steel guitar dans le gospel, tradition dont est issu le prodige
Robert Randolph.
A souligner l'utilisation fort talentueuse d'une pedal delay pour faire des boucles live et jouer seul sur 2 (voire plus !) instruments à la fois. Pour les amateurs, il s'agit d'une Akaï Headrush (j'utilise d'ailleurs la même
). Toujours pour les amateurs de détails techniques, Claude
Langlois équipe ses guitares acoutiques de micro Sunrise (sauf erreur de ma part) : très bon son en tout cas, clair et chaud.
Alors que je lui posais la question, Claude
Langlois nous a dit ne jamais jouer au bootleneck, cette technique lui paraissant beaucoup plus limitée que la "steel guitar". Je me permets humblement de ne pas partager son point de vue ! Je dois cependant bien avouer que cette soirée m'a bien donné envie de me replonger un peu plus sérieusement sur la "guitare à plat"....
Ce qui d'ailleurs suscite la reflexion existentielle suivante : les joueurs de slide sont soit "bootleneck", soit "steel guitar".....rarement les deux ??? Allez tiens, sondage express
bootleneck, steel guitar ou les deux ?