Une 12 cordes unique de 1933....

Voici le lien d'un bijoux ressorti sur le net
OK c'est encore sur... Fac... Méta
Mais bon

https://www.facebook.com/groups/1507833022578349/permalink/7145821572112771/?app=fbl

Ça fait baver

Woaouh; Mr Schoenberger va ètre sacrément honoré de voir cette merveille de près...
Pour une fois, celle-ci est restée dans la famille, et aura reçu toutes les plus délicates attentions, en étant orientée vers la meilleure option de restauration, et pas juste déposée chez le premier rapace venu qui aurait changé le cône et retaillé le talon vite fait bien (mal) fait.
En espérant que la valeur marchande d'un exemplaire sur les deux seuls existant ne fasse pas tourner la tète du proprio.
Superbe !

Merci pour l'info !!!!

En fait il y en a eu 2 une pour le prof er une pour un autre. Et il y a une photo des deux qui est sorti dans les commentaires.

Super de la voir sur cette photo d'époque !!!!
Quel dommage que ce soit sur FB, puisque ce document va glisser en fond de page au gré des ajouts de commentaires....

Magnifique de voir les deux sœurs côte à côte; vraisemblablement sur un char de carnaval commémorant l'arrivée des Portugais en Californie.

Émouvant car à cette époque, et dans ce pays, ça devait être un sacré tiraillement d'assumer ses origines tout en étant à 200% "patriote".
Notion qui pour nous, vue d'ici est très vague, mais aux US c'est vraiment un facteur très prégnant, partout et tout le temps.

En fouillant dans les histoires de musiciens j'ai découvert des aspect que je n'aurais jamais pu imaginer.
En Californie et autour c'était un peu spécial, les diasporas gardaient un lien très dynamique, en se retrouvant pour des évènements festifs, bals, pique-niques, barbecues, se regroupant en associations.
On retrouvait sa communauté, et on adoucissait le mal du pays, en parlant la langue maternelle, et en jouant et chantant les airs du pays.

Il paraît que la famille Dopyera vivait dans cette atmosphère, et aussi dingue que ça puisse paraître John Dopyera ignorait l’existence mème du Blues et des styles de musiques qui se sont épanouis sur ses instruments.....(au moment où il les a créés)......à part le style hawaïen bien sûr.

Vivant un peu en vase clos finalement, c'est un peu le cas encore pour les communautés qui sont confrontées à un pays peu tendre... un phénomène assez naturel pour qui est projeté dans un autre monde.

Il y a ce musicien de Western-swing; Adolph Hofner je crois, à moins que je confonde avec un autre, qui tournait toute l'année dans un circuit de compatriotes, il y avait au Texas un grande diaspora tchèque-allemande, et si il a enregistré surtout en anglais, on peut très bien se douter qu'il devait aussi jouer les airs du pays, inévitablement demandés par les danseurs.
C'est intéressant de constater que ce style si...."américanoaméricanisant" est bien plus le fruit d'influences que beaucoup d’aficionados à la dent dure ne le soupçonnent.

Pearl Harbour et le mancarthysme ont éclaté cette bulle de réconfort social, mais aujourd'hui encore le phénomène reste très vivant.

Ça résonne aussi avec l'anecdote d'une mandoline National trouvée par un copain du forum, dans l'étui de laquelle il y avait un prospectus du dernier magasin de J.Dopyera, et un Flyer parlant d'un groupe de musique (dont on peut supposer que la mandoline faisait partie) qui jouait chaque semaine dans un restaurant Tchèque typique dans la région.
Musique et cuisine du pays, sans doute un lieu que fréquentait la famille Dopyera.

Fascinant d'en voir une avec ouïes "flat cut", et l'autre "rolled"...

(j'avoue que ce serait la pièce manquante dans mes instruments kitsch célébrant la nacre nitrocellulosique hyper inflammable; avec mon ténor "Metjazz", un banjolélé "Savanah", et une parlor Stella.... j'espère que mon assureur ne lira pas ces lignes )

Oh une autre notion qui m'est apparue dans un bouquin magnifique; l'histoire de Albert Nelson, et son "Nelsonian", homme-orchestre jouant simultanément un groupe de 32 instruments (dont deux National Duolians !)...ayant joué à l'exposition universelle de Chicago en 1933 "century of progress" (qui a justement donné prétexte à Gibson pour sortir aussi des jolies mandolines et guitares à touches nacrées..."mother of toilet seat" prouesse technologique en son temps).

Ce génie a grandi et fait naître ce monstre mécanique et pneumatique qui lui a permis de nourrir sa famille, et d’émerveiller des milliers de badauds, au sein de la communauté Scandinave du Minessota, son oncle ayant un ferme proche d'un lac organisant des parties de pèches familiales qui se sont élargies au point d'en faire une sorte de camping thématique-pèche, avec bungalows, mise à disposition de barques, restaurant et ....sale de bal animée par le neveu.

C'est toujours bon de se rappeler que les êtres humains ont toujours voyagé, et que ce pays vers lequel on est tous un peu tournés culturellement, avec ses paradoxes et ses contradictions, est tout jeune finalement, et qu'il est le fruit de l'enrichissement apporté par des gens venus des quatre coins du monde...

Il semble que ces touches nacrées sont apparues seulement une poignée de fois; un round neck triplate style 4, l'unique single-cone "G.Beauchamp" style 3 élaborée, La LEM un peu moins gravée...M.Makin cite aussi une triplate 8 cordes, et il me semble qu'un Ukulélé style 3 est remonté à la surface il y a peu...

Spectaculaire...et cauchemardesque à re-fretter.
Étrange qu'il n'y ait pas eu de squareneck, moins sujettes à devoir re-fretter; à moins que ce soit cette 8 cordes...ça aurait du sens...

Merciiii !
Superbe, j'avais pas idée qu'il existe un doc pareil !!!

Il mériterait un sujet dédié, trop longtemps que je laisse trainer l'idée des "homme-orchestre à résonateur"...peut-être cet hiver?

(il faut absolument voir ses premières expérimentations, plus poétiques et plus jolies visuellement; là c'est l'avant dernière version, cloisonnée dans une cage et montée sur le plateau d'un camion, autour duquel il montait une tente; terrifié par la météo...car il tournait avec un cirque itinérant.
Du coup les instruments ne sont plus vraiment visibles.
Sur la version finale il a ajouté un orgue Wurlitzer !!!

Ce doc est absolument incroyable Construire un tel capharnaum pour faire de la musique c'est assez hallucinant

C'est le numéro dix dans cette collecte d'images où figurent une sacrée bande de givrés, ou de Génies (tout dépend du point de vue)...

https://www.polarityrecords.com/one-man-band-vintage-photos.html

C'était sa première version, vers 1920...l'homme était photographe.
Mais son magasin communiquait avec son atelier contigu par une trappe, et il y passait tout son temps et ses sous...sa femme se retrouvait seule à faire tourner la boutique...au point que ses beaux-frères ont détruit sa machine.

Ni une ni deux, il divorce et reconstruit une machine encore plus monstrueuse (c'est dommage de ne pas avoir accès aux images de l'évolution....(les liens sont devenus caducs et c'est l'enfer pour trouver le livre (le musée censé le vendre est incapable de l'envoyer !)...
Magnifique !

Dans la série d'image on pourra apprécier quelques Français qui jouaient avec "Jazz électrique" système novateur de plusieurs tambours superposés et montés sur châssis, commandés par des pédales électrifiées disposés en clavier à pieds; dans l'idée de la sonnerie de téléphone ou de porte, avec électro aimants.
Longtemps avant les Kits uniformisés vendu clés en main.

oula, j'en ajouterai bien un en bas de cette page

on remarquera quelques guitares à reso dans le lot, leurs volumes sonores étaient idéals pour cette pratique.

Elle est sublime!!! Et son histoire est super!

Oui c'est vrai qu'on pourrait recentrer le sujet sur la guitare...

Dingue ce coverplate unique; il a fallu fabriquer les outils de pressage, ce qui représente un certain investissement.
On peut tout à fait imaginer qu'ils comptaient en fabriquer d'avantage, ou mème peut-être de remplacer l'ancienne version ?
...si ces moules n'avaient pas étés perdus dans le déménagement !
1933 c'est une année assez dingue pour National; il y a eu tellement de chamboulements.

Les cônes ont changé de forme (c'est dans cette période qu'ils ont eu l'idée de replier la bordure des cônes qui jusque là étaient juste coupés assez crument, donnant par là une autre signature sonore aux instruments qui en sont équipés), les ouïes "Rolled", les corps 14 cases, la série spectaculaire "Brown Duco", les modèles économiques "Sears"...et surtout c'est à ce moment que les Dopyera sont devenus principaux actionnaires avec 2/3 des parts; le moment d'une certaine revanche sans doute?

1933 c'est aussi l'année de l'exposition universelle à Chicago; (creusez sur la toile; il y a pas mal de films amateurs, autre expérience amusante sur Ebay USA; tappez Chicago world fair 1933, et vous verrez apparaitre toutes sortes de gadgets, souvenirs, porte clé, épingle à cravate, pince à billets, coupe cigare, médaillon, cendrier, cuillères...à ramener en cadeau à ses proches pour dire "moi aussi j'y étais").
C'était l'évènement d'une vie; ce qu'on a du mal à imaginer aujourd'hui.
Quelque chose dans le goût de ce que sont devenus les jeux olympiques aujourd'hui...............une vision "universelle"; et surtout un énorme entonnoir à pognon.

En Amérique, la foire du coin était le grand moment de l'année, juste après le passage d'un cirque ambulant.
Perdu au milieu de rien, avec si peu d'ouverture sur le monde, il faut se souvenir qu'il n'y avait qu'à peine les quelques médias balbutiants...
Ils étaient loin d’être sursaturés d'info comme nous le sommes aujourd'hui.
On pouvait passer toute sa vie au bled sans jamais avoir eu vent de ce qui se passe autour.
Alors la foire mondiale !
On prenait le train ou l'avion depuis les coins les plus reculés pour y aller.

On se devait d'y aller, pour se divertir, se cultiver, mais aussi pour y découvrir ce que le progrès promettait...hélas teinté d'une certaine idéologie dérangeante mais incontournable à l'époque, la soif d'exotisme y faisait toujours jouer un orchestre hawaïen (24h/24!!!), et des reconstitutions fictives de villages de différents pays colonisés permettait d'entretenir une vision dominante sur le reste du monde...en France aussi on a eu les "expositions universelles" qui jouaient sur la fascination pour glisser un peu de propagande...

Tous les artistes, tous les charlatans et les savants fous se donnaient rendez-vous à Chicago.
(L'homme-orchestre Albert Nelson y a joué dans le pavillon "believe it or not" jusqu'à 44 prestations dans des journées de 14 heures!!!!, ayant gravement esquinté ses lèvres, le patron du cirque semble avoir eu beaucoup de mal à lui refaire signer un autre contrat par la suite...).

Imaginez alors le grisbi qui circulait entre les paluches des gangsters...
Imaginez l'effervescence, et le nombre de musiciens qui affluaient pour se tailler une place.
L'industrie musicale était basée là et chaque marque rivalisait pour en mettre plein la vue, (Gibson avec ses modèles "Century of progress"à touche nacrée aussi) probable que les deux douze cordes si spectaculaires aient été exposées sur le stand National...

On devait s'y sentir comme au cœur du volcan !