Il y a longtemps que je réfléchit à mettre en lumière des points très importants et trop souvent négligés; mais je ne vois pas sous quelle forme...j'ai horreur de prendre la parole devant une caméra, et plus j'avance plus ce rôle de "celui qui sait mieux que les autres" me dérange...mais me retombe sans cesse dessus vu mon omniprésence sur ce forum...à travers un autre support, plus anonyme?
éditer un livret des trucs utiles?...
C'est en découvrant un débat sur l'excellent forum anglophone que l'idée m'a paru si évidente et pourtant jamais vraiment développée ici...
l'idée de faire vivre ces instruments, ou de les conserver à la maison...c'est à dire de jouer en concert de façon régulière, ou juste en cadre privé.
Hélas on sait bien qu'une guitare peut très bien se faire exploser à la maison aussi....ou subir les problèmes dus à un simple stockage négligeant (soleil, humidité, stands etc...)...........la base serait plutôt d'établir quel traitement, quel degré de conscience et de responsabilité accepte d'endosser le propriétaire d'un instrument ancien.
Que ce soit dans sa façon d'utiliser l'instrument, de le transporter, ou de le conserver.
Il me semble qu'un instrument qui joue tous les week-ends dans les mains de quelqu'un d'assez prévenant sera plus en sécurité que sur un stand tripode exposé derrière une vitre à côté d'un radiateur au sein d'une famille nombreuse avec animaux de compagnie...
(Je soulève cette idée car hier soir...tard.... j'ai bien failli abandonner ma guitare préférée sur le canapé; alors que cette nuit mon chat, délicat petit animal, a redécoré le salon en rejouant massacre à la tronçonneuse avec un petit lapin....
...).
Rien d'exemplaire ici, je propose juste un regard sur quelques points qui sont devenus évidents dans ma pratique, l'occasion de partager le vécu de chacun et peut-ètre de trouver d'autres combines?
Ca peut se recouper avec tous autres instruments de musique, mais pour des objets de plus de 80 ans, ne correspondant pas du tout au "standard"; ça mérite encore plus de vigilance.
De façon générale, on le sait tous, un instrument qui sera stocké dans un étui sera toujours moins soumis aux variations de chaleur, d'hygrométrie, sans parler de sa vulnérabilité aux circulations dans une espace d'habitation (pour ceux qui n'ont pas la chance d'avoir un espace dédié et réservé à la musique; seul cadre où l'utilisation d'un stand peut être envisageable).
Vrai; c'est triste de ne pas pouvoir profiter de la présence visuelle d'un objet qu'on aime...mais si on l'aime on le protège...
Un support mural sera un peu moins sujet à chuter (si il a bien été installé
), mais laisse place belle aux aléas de température, été hiver...on le sait bien...
On a souvent parlé des étuis, de nombreux sujets sont trouvables...je n'ai aucun recul sur les étuis les plus chers "Carlton" et compagnie, seulement sur les étuis les plus communs, basiques, que l'on utilise tous ou presque.
Car il est parfois difficile de mobiliser le budget d'un instrument sur un truc aussi "utilitaire" qu'un étui.
Mais on retombe souvent sur des étuis au format classique ou triple 0.....avec des cases aux proportions approximatives et non pas réellement ajustées à l'instrument, qui soit se balade à l'intérieur, soit répartit mal les points d'appuis.
Ce qui à la longue peut favoriser des problèmes.
Alors que c'est tout simple de découper quelques bandes de mousse pour y remédier.
Décoller le garnissage des éclisses sans décoller le périmètre permet de glisser l'ajout sous le garnissage d'origine, et parfois sans mème que ce soit détectable selon le type d'étui.
Ca reste très propre avec un peu d'adresse.
Le plus fâcheux étant que la profondeur des cases modernes est souvent pensée pour des instruments plus profonds que les National anciennes, du coup le dos n'est jamais réellement plaqué au fond.
De ce fait la pression et toutes les secousses du trajet sont répercutées à l'arrière du manche, au niveau du talon, ce qui est très mauvais, car le stick va pousser la table.
(Si l'instrument voyage posé sur le dos)
Selon le type d'étui un regarnissage du fond est souvent nécessaire: le polystyrène en feuilles est idéal, le corps étant biseauté il faut faire plusieurs essais jusqu'à trouver le point ou le manche sera juste posé dans ses logements,le dos étant bombé une première feuille en surface sera taillée en correspondance avec le relief du dos, une couche finale de mousse régularisera et finira la surface proprement une fois couverte.
(Pensez à faire les essais en replaçant le velours ou la fourrure; car l'épaisseur totale du garnissage doit rester en ligne de compte.)
Je pense que le corps gagne à être bloqué fermement sans forcer non plus, pour que le manche soit posé dans son logement naturellement sans jeu ni appui plus marqué.
Clairement et logiquement la tète ne doit pas pouvoir rencontrer les parties latérales, ni fond, ni face; ce qui implique d'avoir des canaux de réception du manche parfaitement alignées et ajustés, avec juste ce qu'il faut de mousse, ou des zones de contact qui restent fermes sans trop de mollesse...à base de polystyrène ou garnies de feutre sous le garnissage.
(Attention la trappe du boiter est souvent en contreplaqué simplement couvert de tissus, cette plaque peut attaquer l'arrière du manche si elle entre directement en contact, une couche supplémentaire de garniture sera bien venue.)
Souvent la seule zone de contact du manche est plutôt vers le talon, ce qui laisse en suspens tout le reste du manche si il ne repose pas sur le couvercle du boîtier interne... en cas de choc vers l'arrière on voit le problème...donc garnir cette zone libre peut avoir son intérêt, personnellement j'ai plutôt tendance à laisser cet espace assez libre, garni avec du papier bulles ou un linge (un vieux T shirt peut aussi ètre utile pour essuyer les cordes, ou se couvrir en cas de groupies agressives...
).
Car je pense qu' un maintient amorti sera meilleur qu'un appui trop ferme sur cet espace.
Disons pour un utilisation dans un cadre "normal", sans parler d'un voyage en avion bien sûr.
Si on pense que les chocs latéraux peuvent tasser la mousse autour du corps, il vaut mieux que le manche bénéficie d'un peu de tolérance, car deux centimètres de mouvement vers l'éclisse vont se démultiplier par quatre en bout de manche; que le talon soit fermement bloqué par contre.
Ensuite la mème logique serait à penser pour la face, les étuis standard laissent cette zone totalement libre, ce qui pour un résonateur peut être fatal.
L'idée est la mème, et ce n'est pas si simple, mais ça se réalisé avec patience et méticulosité: que l'instrument reste à sa place quoi qu'il advienne, sans subir de pression non plus.
Un tube d'isolation de tuyauterie de chauffage central peut être un bon moyen (attention choisir la mousse la plus ferme en gris clair, la noire est trop souple), à moins de découper un boudin d'une mousse assez compacte (attention là aussi il existe plusieurs types plus ou moins souples, en magasin de bricolage, grossiste en tissus d'ameublement etc..; se découpe très proprement avec un couteau à pain électrique "vintage"
).
A fixer sur le pourtour du couvercle, en laissant libre la zone du cordier, et des cordes en 12ème.
Le boudin peut mème être roulé dans une bande de velours, ou de fourrure assorti à la couleur interne de votre étui, je préfère cette option car il faut penser au contact des instruments peints qui (bien que je ne l'ai pas vérifié, vu que les miens sont métalliques) seront protégés d'un contact direct.
(la mousse peut stocker la poussière et générer une abrasion dans le temps, le tissus préserve mieux de ce phénomène, à condition de le nettoyer tout de mème de temps en temps...l'idée d'éviter le contact et les éventuelles incompatibilités avec les vernis nitro-cellulosiques aussi.)
Ce boudin peut se bloquer avec quelques vis garnies de rondelles ou d' œillets passés au cœur du tube, c'est un peu délicat à réussir mais avec patience c'est pas impossible, juste 4 vis suffisent traversant le velours et la mousse.
(ce qui permet aussi d'éviter absolument les colles solvanées qui peuvent être dangereuses pour les vernis)
Penser à ne pas visser trop loin sous peine de traverser; et pour les étuis en contreplaqué les vis seront plus courtes et plus fines que pour les étuis plastiques garnis de polystyrène de type "TKL"...logique.
Donc à fixer sur la paroi latérale du couvercle, correspondant au périmètre du corps, en annulant toute pression ou contact avec le centre, les cordes et le cordier, et préservant le hand-rest dans l'idée de protéger le, ou les résonateur(s).
Très important; gardez à l'esprit que les vis doivent absolument rester prisonnières du tube de mousse si elles se dévissaient dans le temps, pas question de les laisser se balader au contact de l'instrument; donc bouchez l'extrémité du tube avec un bout de mousse, ou bien le velours replié à l'intérieur, le verrouiller avec un point de couture grossier, juste un noeud...
Deux petites bandes-boudins de mousse transversaux, ou bien un carré plat et ajusté au niveau du sillet de tète.
SURTOUT:Toujours vérifier et valider chaque ajout en observant, et en jaugeant l'éventuel contact en refermant avec l'instrument en place.
L'idée de fermeté sans pression exagérée...
A part d'avoir la chance d'avoir plusieurs National anciennes round-neck....
, l'étui haute-couture que vous aurez là sera dédié à un seul instrument, et donc devenu incompatible avec d'autres..........
Pour ce qui est de la route; un étui blindé c'est bien, mais ça n'annule qu'une partie infime des risques c'est vrai..................ne jamais laisser un instrument dans un véhicule.
évident, mais inapplicable si vous êtes en virée...qui va tout décharger et recharger à chaque arrêt?
En toute logique éviter de se garer en plein soleil, préférer les endroits en évidence exposés au public, plutôt que dans un recoin isolé.
Pensez à l’environnement: quelqu'un qui vous voit sortir un instrument du coffre peut se dire qu'il y a d'autres trucs restés dans l'auto...pas de manipulations trahissant le contenu, ou alors repartir se garer un peu plus loin; brouiller les pistes.
Ah le tuning de la voiture...enfin la queue de tigre ou la vahiné dansant sur le tableau de bord, ou mème les bandes rouges à la Starsky et Hutch.....ou le nom du groupe en lettres pailletées, avec coordonnées facebook instagram etc...ben c'est super pour la visibilité.
Un véhicule tout à fait banal c'est moins identifiable...
Mais j'ai aussi découvert avec stupéfaction qu' une voiture blanche monte bien moins en température au soleil
c'est flagrant!
Si vous avez un utilitaire, ça vaut le coup de penser qu' un caisson dans lequel seront rangés les étuis sera encore plus efficace; et d'autant plus sûr si ça peut éviter à l'instrument de se promener dans les virages, ou en cas de coup de frein, et d'éviter que le reste du chargement dégringole dessus.
Sans dire qu'un caisson peut aussi être équipé d'un vérou....
qui si il n'est pas fixé dans le véhicule, sera toujours plus encombrant à transporter pour un éventuel voleur.
Amis musiciens ma grande découverte de l'année c'est le feutre!
Oui-oui, en poils de chameau ou de moutons...ou mème en acrylique...
(j'ai essayé le mouton mais ça sent très fort!)
Matériau isolant aux propriétés thermiques étonnantes et régulant les déséquilibres d’hygrométrie!!!
Bien sûr il doit arriver a beaucoup de musiciens de devoir dormir dans leur véhicule, c'est mon cas, et bien le feutre annule l’effet de condensation dans mon véhicule!
J'ai un plancher garni de feutre sous lequel est dissimulé le matériel et sur lequel je dors, et bien le feutre isole aussi thermiquement, (mème du feutre noir, qui disparaît derrière des vitres teintées) c'est flagrant, mème derrière les vitres au soleil!
(bien sur ces aménagements sont démontables car les nouveaux contrôles technique n'ont plus aucune tolérance sur ce type d'alternative...ce qui pose tout de mème question, vu le nombre important de gens qui vivent dans leur véhicule.
).
J'ai préféré éviter les trucs miracles vendus en GSB de type super isolant en feuilles d'aluminium et de plastique à bulles, chers , peu durables, et polluants....je devrait dormir à dedans?!; alors qu'une voiture est déjà farcie de perturbateurs endocriniens...
(Pour les aménagements en contreplaqué, pensez aussi à la récup' car les colles utilisées dégagent moins de formaldéhydes si elles ont plus de trois ans...)
Bien sûr je n'encourage personne à abandonner son véhicule au soleil avec des instruments de valeur dedans; amis pour ceux dont les réalités ne permettent pas un confort toujours idéal; pensez y, ça peut limiter ou éviter des catastrophes.
Une simple caisse couverte de feutre en deux coups d'agrafeuse...pourquoi pas plusieurs couches de feutre? existant en plusieurs épaisseurs...pas si cher que ça; si j'avais su ça plus tôt, mes instruments auraient moins souffert...
Pour un transport en voiture sans la logistique de tout le groupe, l'idée d'un sac, ou d'une housse grossièrement cousue en feutre noir devient quasi invisible si les vitres sont un peu teintées.
Pensez que les secousses dans le coffre (en bout de châssis) sont plus violentes que vers le centre de gravité de la voiture...c'est plus logique et souvent moins visible, mais je préfère caler derrière les fauteuils; au sol bien sûr...
Donc oui; ça m'arrive de partir jouer avec un instrument ancien, selon l'inspiration, et selon la validation de mes conditions de jeu, d'hébergement...donc une ensemble de facteurs que je garde en vision permanente....tout comme mon étui qui me suit partout, une fois que j'évolue dans un environnement où je suis identifié.... y compris aux toilettes!
Ridicule?
Tous mes instruments sont aussi précieux que ma vielle guitare...eux aussi un jour seront aussi vieux, et ils sont tous aussi irremplaçables car chacun est unique, mème la moindre bidouille trouvable sur le bon coin, totalement reconstruite....
Cet esprit de préservation méticuleuse ne sonne pas vraiment avec un esprit "Rock n' roll" d'un musicien en tournée...
Ridicule?
Effectivement....mais une idée de respect, de valeur accordée à tout et à tous dans chacun de nos gestes me parait un joliment bon chemin.
Plus "durable" comme on dit...