Ma modeste collection

Aloha !

Et voilà la bête sous son plus bel angle avec ses cordes nylgut.
C'est vrai que ces cordes se prêtent moins au strumming qu'au picking mais je pense qu'elles sont bien plus dans l'esprit de ce que devait avoir ce uke dans les années 20.
Il y a, je trouve, une certaine déviance à vouloir aujourd'hui que les ukulele sonnent comme des guitares.

Ouah; mignon comme tout!

Ah un musicien qui a un métronome chez lui
Ca se fait rare

Vrai la finesse de ces joujous; j'ai vu un Kumalaé de près et ça relève du miracle que ces quelques feuilles de bois puissent traverser le siècle...on comprends vraiment que la logique des luthiers des années 20 était très éloignée de celle qu'on pratique aujourd'hui........un instrument pouvait avoir du ventre sans impliquer un retour en garantie...
Absolument de ton avis sur le choix des cordes!

Aparté, pardon pour ce thread très intéressant par ailleurs.

Jipes a écrit:

Elle est bien belle cette petite dernière pas à dire tout comme Seb je trouve les guitares en Koa toujours belles

J'ai eu quoi, un mois, une Takamine TF407, mais quelle merde !!!! Et je pèse mon gros mot !

Oui c'est joli le Koa, hormis cette gratte dont je ne parlerai plus jamais, ça manque un peu de pêche sonore, c'est subtil le koa et un de mes regrets (y'en a tellement) c'est de ne pas avoir acheté une magnifique Martin D-42 avec éclisses et dos en Koa que j'ai essayé...
Elle sonnait comme celle-là :

C'est certain que de toute façon il n'y a pas de meilleur bois qu'un autre. Tout est affaire de goût. Mais il y a, je pense, dans les koa des années 20/30 quelque chose de différent. Ces bois sont issus de forêts très anciennes qui ont d'ailleurs été pillées à cette période. Je ne suis pas spécialiste du bois mais je pense que ça apporte une différence avec les koa actuels issus de forêts gérées depuis 80 ans.
Par ailleurs, et Seb en parlais plus haut, il y a dans les constructions anciennes de guitare, des partis pris sur la finesse des tables entre autre qui permettent une autre sonorité des instruments. Ce n'est pas forcément mieux, mais c'est différent !

C'est vrai que tout comme Maitre REnard le dit le Ramage et le plumage ça fait deux

Enfin d'une manière générale et je connais quelqu'un qui a eu une Martin Koa années 30 et c'est superbe, ce bois est vraiment plus subtil que puissant... Voilà, ce qui n'enlève rien à son mérite, on est d'accord.

Le confinement me forçant à passer le dimanche seul puisque ma compagne est bloquée chez elle me voilà plein de temps pour, enfin, évoquer cette Gibson L1 qui m'accompagne depuis bientôt deux ans .. !



Commençons par un petit historique de son acquisition :

Je découvrais avec grand plaisir les joies du jeu acoustique sur ma F25 depuis une bonne année et je venais d'acquérir une B45-12 pour m'essayer à la 12 cordes quand, en feuilletant les annonces, je tombais sur une vieille Gibson archtop L1 ou L3.
Me voilà creusant l'histoire de ces modèles et cherchant quelques vidéos pour me faire une idée de leur registre. J'étais tombé raide dingue de leur esthétique et les prix étaient vraiment raisonnables (moins de 2000€ en général pour les L1).
Dans ces moments là je suis du genre à fouiller jusqu'à la dixième page de google pour ne passer à côté d'aucune information ! Je tombe par hasard sur un sujet initié rois ans auparavant sur le forum de guitariste. Il parle des Gibson archtop type L1,2,3. Le dernier post est un lien vers une annonce d'une L1 à vendre … en France ! Vu l’ancienneté du post je clique sans grande espérance mais la guitare est bien encore là, à vendre et dans mes moyens.
C'est à ce moment que toutes les planètes s'alignent puisque c'est en Bretagne à deux heures de route de chez moi qu'elle se trouve. J'envoie un mail et deux jours plus tard je suis arrivé chez nos amis de justecordes, perdu en pleine campagne guigampaise. Je rencontre le charmant couple qui tient ce site spécialisé dans les cordes et les instruments bluegrass habitant un hameau qui n'aparait même pas sur ma cart Michelin (je n'aime pas les GPS ^^').
Je suis seul pendant une bonne heure avec cette guitare entre les mains et un café offert par mes hôtes. L'expérience est vraiment fascinante. Je n'avais jamais rien joué de tel auparavant. Je suis assez mal à l'aise avec ce chevalet très haut et le radius prononcé de la touche et pourtant je suis profondément touché par le son qui sort de cette pelle.
Je signe un chèque et je repars pour deux heures de routes avec un enthousiasme de découvreur de trésors. Je m'arrête chez Florian Chateau au passage qui me confirme que la guitare est en bonne forme et partage ma joie d'avoir déniché une telle antiquité si près de chez nous. J'ai du mettre deux ou trois semaines à redescendre de mon nuage...

Me voici donc en possession d'une guitare qui à 110 ans (on me l'a vendue datée de 1908). L'étudiant en histoire qui vit toujours en moi est aux anges. En deux ou trois jours je trouve déjà beaucoup moins d'intérêt à ma F25 dont les sonorités semblent si fades à côté de la subtilité de cette L1. Quelques mois plus tard je dépose ma F25 et ma B45-12 à vendre chez vintageguitars. Depuis je suis en tête à tête avec cette beauté antique.

A l'intérieur de la guitare, au niveau de l'éclisse inférieure est coll un papier indiquant ceci :

« Model L-1 Gibson guitar
The information concerning this guitar is derived from pages 104,105 and 106 of the reference book « American Guitars, an Illustrated History » by Tom Wheeler. This guitar seems to be a 1908-1909 model chere the slotted peghead were made solid and « The Gibson » was written at an angle in script. This guitar was refurbishing by the Gibson compagny in 1960 and the pegged ebony tailpiece, ebony non compensating bridge ans celluloide clamp-on pickguard was lost. The label was lost because th eback was replaced. »

En effet, le dos a été refait mais si bien que c'est totalement invisible vue de l'extérieur. Florian était épaté par la précision de cette réparation. Excepté des tintes différentes entre les éclisses et le fond, trahissant quelques décennies d'écart entre les bois et des traces de crayons pour l'ajustement du montage dans l'intérieur de la guitare, rien ne laisse présager que le fond n'est pas d'origine. Il est magnifiquement sculpté et teinté exactement comme les éclisses.



Après avoir lu ce message, j'achète le livre en question et tente un mail à Gibson pour une datation plus précise. Il s'avère que le rédacteur de ce message était sûrement pressé ou un peu idiot car il est évident que cette guitare est dix ans plus jeune qu'indiqué. En effet, Gibson m'a répondu très rapidement pour m'indiquer que la couleur de la table (sheraton brown) n'a été introduite qu'en 1918 et qu'à partir de 1920 la rosace fut décorée d'un double « five ply soundhole decoration » alors que la mienne est décorée de deux « rope pattern ». Après avoir parcouru un ou deux livres portant sur la question (dont celui mentionné dans le message) j'y trouve les mêmes conclusions.Voilà un mystère éclairci. Impossible d'être plus précis cependant mais peu importe !

Voilà pour la petite histoire !

Waaah; merci pour ce partage!
Excellentissime histoire!

Et oui chez Justecordes il y a parfois de choses assez atypiques; je me souviens y être passé il y a quelques années, difficile d'imaginer qu'on puisse trouver de telles merveilles quand on arrive au milieu de nulle part....heu pardon; au fond de la Bretagne!

Tu as certainement vu l'article dans "Vintage Guitare" avec la restauration d'une guitare similaire par Franck Cheval qui transforme un cordier de ce type en cordier à chevilles?
Sinon ça pourrait t'intéresser

Je repense à Gaël et Morgan Malka, qu'on ne lit plus trop parmi nous ces temps cis:pfff: , qui m'a mis entre les mains une telle guitare....quelle expérience...aux dernières nouvelles elle serait partie pour laisser la place à une Guitare-harpe de cette marque et de ce millésime.......



Que de beaux souvenirs!!! c'est bon d'y penser!

Chouette idée cette petite histoire collée dans la guitare...ça fait penser à l'anecdote du message "Too bad you're comunist" griffonée par un employé de chez Martin dans la guitare de Joan Baez...dans les résonateurs on trouve parfois des messages......ma Duolian a une petite mention "Sears Duolian 1931, neck-reset 2001, Mike Lewis", que j'ai découvert au moment d'une petite intervention sur le chevalet...ah les petits coups de crayon, les repaires de montage...l’intérieur d'une guitare est un monde à part.
Dans les résonateurs bon marché on tombe parfois sur des idéogrammes que nous sommes peu à pouvoir interpréter....j'ai encore un de mes tout premiers Ukulélé, un soprano minuscule, presque sopranino, avec une jolie silhouette et un son tout rond, des années 60 mais avec des frettes de section rectangulaire...dans lequel je vois de grands plastrons encrés qui trahissent que la caisse est faite de contreplaqué d'emballage!!!
Une Washburn indonésiène qui avait un étrange idéogramme en forme de "3" ressemblant au "OM" bouddhiste caché sous l'étiquette...

Oh et la "Don" dans laquelle Mike Lewis a découvert la photo d'une jeune fille...

(Des gens ont réalisé à quel point l'histoire d'une guitare ajoute une valeur, et ont mis au point un "concept", dont j'ai entendu parler...payant bien sûr, où on inscrit sa guitare en spécifiant son parcours, puis on vous remet un livret...j'avoue que je n'ai pas poussé bien loin ma lecture
Mais une simple feuille de papier dans un étui...ça fait son job.

(J'ai une manie de collecter les valises anciennes, pour transporter mon matériel, câbles, lumières, etc, et une fois vides elles participent au décor; mine de rien j'en suis venu à me retrouver à la tète d'une collection, incroyable comme à cette époque, rien n'était standardisé, j'en ai de toutes tailles-formes-couleurs; et dans l'une d'elle j'ai découvert un petit mot: "cette valise appartenait à Papy, STO 1940, ...respectez là"...et les noms des villes dans lesquelles il a transité de la France à l'Allemagne, puis retour....." émouvant...Celle là je la garde à la maison, pourtant elle est banale et très usée, mais c'est un trésor...aussi petite qu'elle soit, elle a contenu les seules possessions d'un homme à travers une guerre...un objet banal, qui est devenu un témoin précieux.

Depuis quelques temps j'ai une Stella des années vingt, absolument saccagée, mais comme la touche en perloïd était complète, ainsi que la marqueterie, et le manche droit sans reset abusif...j'ai craqué en espérant la remettre sur pieds un de ces jours.
J'ai dû l'éplucher littéralement comme une banane, car elle avait été enduite d'une peinture plastifiante noire sans ponçage, donc presque une gaine protectrice finalement.
Comme la plupart de ces guitares les éclisses sont souvent fendues d'un bout à l'autre....a été réparée mais grossièrement, et là dans le creux de l'éclisse il y a ce que j'ai pris pour une de ces petits cubes de renfort qu'on pose parfois a cheval sur une fissure, comme une ligature.

En y regardant de plus près, je vois qu'il n'est pas collé sur la fissure, mais à côté... l'endroit le plus accessible par la rosace...
Ce cube est un peu brut, pas arrondi comme l'idée d'une réparation l'aurait voulu, percé au centre (punaise?épingle?) et en dépassent deux bouts de ficelle tricolore: bleu (ou noir brûlé par le temps, les colorants textiles ont cette tendance à bleuir), blanc, rouge....

Cette ficelle passe sous le bloc...mais n'a aucune fonction...
En tout cas si elle maintenait quelque chose, l'objet ne pouvait pas générer de vibrations parasites car en position de jeu, il serait juste suspendu; pas fait au hasard...
Hé bien il ne m'en faut pas plus pour m'imaginer qu'elle maintenait un os de chat noir, ou bien un petit sac de flanelle rouge contenant quelque racine d'ipomée, poudre de coquille de cacahuète, et une pièce de monnaie...
La ficelle tricolore, les couleurs du drapeau?
Dans les recettes magiques du sud, il parait qu'il y avait souvent un ingrédient en rapport avec la "Nation" pour donner plus de puissance au charme, souvent un "nickel"...petite pièce dont l'une des faces est décorée du profil d'un chef indien, le mot "Nation" est là bas d'une autre résonance que pour nous, il fait aussi allusion à la "Nation" Indienne.
(Ce qui est à considérer quand on pense à la marque "National"...)
Une chanson bien connue dit "....I've takin' the last nickel out of her nation sack...." on peut réfléchir sur l'interprétation de cette image, d'autres sont passés avant nous, et il y en aura d'autres après nous...

Les Indiens qui ont souvent accueilli les esclaves en fuite, étaient eux aussi au ban de la société américaine, et eux aussi ayant des pratiques magiques et des notions de dignité, de résistance...beaucoup d'éléments les rapprochant d'avantage du peuple noir que de l'oppresseur blanc.


Une chose est sûre: une fois restaurée; ce bout de ficelle restera là!

Toutes ces histoires donnent une valeur tellement plus haute aux objets qui nous croisent que leur simple valeur pécuniaire.
D'ailleurs la valeur monnayable d'nu objet est bien plus fluctuante que celle qu'il peut obtenir par la considération qu'on lui porte à la charge de son histoire.

En parlant de guitare en lambeau, je ne sais pas si tu as déjà vu ce blog de Florian Chateau sur la restauration d'une Kona : http://www.lutherie-chateau.com/blog/index.php/2020/03/08/weissenborn-kona/

Le puzzle reconstitué du fond est absolument incroyable ! Je mesure souvent la chance que j'ai d'avoir un artisan aussi talentueux à deux pas de chez moi.

En ce moment je négocie dur avec un américain qui tente de me faire payer le prix fort pour une guitare plectrum sous prétexte qu'elle a un joli cachet à l'intérieur. Reste qu'il s'agit d'une plectrum et que ça n'intéresse absolument personne. A part quelques personnes aventureuses comme moi qui aiment découvrir des instruments différents et qui sont prêt à y consacrer un peu d'argent. Bref, j'espère arriver à quelque chose car ce serait une belle prise. Mais surtout dans le sens dont nous parlions au début, plus pour sa valeur historique que pécuniaire car aujourd’hui il n'y a vraiment personne pour jouer de la plectrum guitar je pense. Déjà que les joueurs de Tenor se font rares...

Qu'elle est belle !

Des nouvelles du front :

La touche est prête à être collée, Florian a décollé le manche au passage car il était un peu mouvant, les cales qui avaient servi à ajuster le talon étaient rincées.

J'adore ce nœud sur la table...comme un nombril

Ah non je n'avais pas vu cette restauration superbe!
Waow...... ...et ça me donne un certain espoir, car j'ai aussi une vielle "Hilo" au dos tout aussi explosé qui attend son heure; j'espère que je pourrais envisager de la confier à un luthier ...peut-ètre mème à Florian Chateau vu le nombre d'échos positifs qui circulent à propos de son travail.
En espérant que j'aurais une trésorerie qui me le permettra un jour, et que la masse de travail soit cohérente avec la valeur de cet instrument plutôt humble...il paraît qu'il faut juste avoir des rêves assez grands pour ne pas les perdre de vue pendant qu'on les poursuit (c'est pas de moi... ).

Impatient d'entendre cette belle guitare, mais il faut le temps nécessaire, bon courage à toi pour l'attente!

J'ai retrouvé ma petite oahu il y a déjà une semaine. Le travail de Florian a, comme d'habitude, été impeccable. La touche est superbe et le guitare reglée au poil !
je vous joins une photo bientôt, à la faveur d'une belle lumière !

J'en profite pour partager ici ma découverte suite à la parution d'une annonce pour une L1 archtop en France (!)


Il s'agit du même modèle que le miens ayant subit l'application d'une finition sunburst (que je trouve bien trop moderne ...).
Ce qui a piqué mon intérêt c'est le duo chevalet/cordier. Ils ne sont pas d'origine mais sont exactement les mêmes que les miens ! Autant le cordier j'en trouve souvent des similaires avec le triangle en bas relief mais le chevalet réglable et non linéaire dans ce palissandre je ne l'avais encore jamais vu ailleurs que sur ma guitare. L'alliance des deux me fait penser que cette guitare et la mienne ont du passer dans le même atelier sur une période donnée où elles ont bénéficié d'un traitement similaire concernant ce duo chevalet/cordier.
La mienne est sensée avoir été restaurée par Gibson dans les 60's. Peut être que celle-ci y est passé aussi ..!

Voilà les dernières photos de la fin des travaux transmises par Florian :

Mais....mais....cette Hilo magnifique...était à Toulouse il y a encore peu de temps non?...........en vente au delà de mes possibilités, sacré pincement quand mème...j'adore le dessin de ces instruments et je n'en avait jamais vu avec cette finition, rope, nombre inhabituel de repaires, et ondes à gogo...
Elle mériterait un jeu de mécaniques cohérentes, ne serai-ce que des "golden age"...oui vrai que seules les "fleur de lys" sont proposées en configuration "upside-down", sur la mienne c'est le modèle le plus simple...mais elle ne sont pas proposées en "upside-down", petit sacrifice qui ne devrait pas trop choquer, moins que les gros boutons carrés en tout cas.
J'imagine qu'elle a changé de main et qu'elle est peut-ètre chez Florian Chateau pour remédier à ce détail.

Fantastique, ça veut dire que son proprio actuel est quelqu'un de cohérent, et de bon goût!

Cette Hilo devrait faire son apparition chez vintage guitars très bientôt si j'ai ben compris c'est Benoît qui l'a récupéré je ne sais où. Très belle et tout koa ce qui est assez rare, souvent elles sont en acajou "façon koa". Par contre force est de constater qu'à côté d'une weiss ou d'une Kona (Florian a mis la main sur une style 4 absolument sublime qui apparaissait en arrière plan d'une autre photo que j'ai gardé pour moi ) ça fait plus cheap...

Pour revenir à ma Oahu, j'ai mis quelques jours à m'habituer. Mes premières sensations étaient même un peu négatives car mes oreilles étaient trop habituées au son plus "compressé" de ma Gibson. J'ai décalé ma main derrière la rosace pour obtenir un son un peu plus sec et après quelques jours je m'y suis fait. Je ne regrette pas mon choix, moi qui était dans une période Townes VZ j'y retrouve les sonorités de ses premiers albums.

Par ailleurs en lisant le livre sur Knutsen reçu il y a peu j'ai eu la bonne surprise d'y retrouver une sœur de ma oahu. A la fin du livre l'auteur montre quelques modèles de guitares "hawaiennes" qui ont inondé l'Amérique des années 20 et il présent un modèle d'oscar Schmidt avec caisse en Koa. Mis à part le binding et le koa plus figuré c'est une copie conforme de ma oahu avec les mêmes dimensions. Cette trouvaille vient confirmer la datation et la filiation de mon guitare qui a bien été produite par oscar Schmidt entre 1925 et 1930.

Ah vrai qu'il va falloir un peu de temps vu le travail accompli pour que tu retrouve sa vraie couleur sonore.
Oui c'est une autre bestiole la Gibson, ça te fait une jolie palette tout ça.

Content de savoir que cette Hilo passe entre de bonnes mains...et qu'elle me soit passée sous le nez ; les photos de Benoît me consoleront.

Sacrée énigme ces Hilo...la plupart étaient en "Cedrella odorata" donc le modèle 625...le modèle de base.
Un bois dont on faisait les boites à cigares, pour son odeur très agréable; j'en ai une toute cassée, mais elle diffuse ce parfum délicieux c'est incroyable...
Elégant comme "arbre magique"...
Bois qui correspond à ce que peut donner l'acajou, je peux donc affirmer que moi aussi je suis à la mode: j'ai au moins une guitare en bois de boite à cigares, faute d'avoir une boite à cigare en forme de guitare
La mienne a de belles ondes juste en bord de caisse, ça m'a fait craquer...pour un modèle économique, le bois à été joliment choisi.
La construction est d'une finesse stupéfiante, elle est super légère.
De rares exemplaires ont été faits en Koa, mais attention il se peut que certaines soient en "Red Gum" un bois très ressemblant au Koa, mais uniquement du point de vue visuel...parfois difficile à différencier...moins cher et parfois utilisé sans scrupules alors que le son serait très en dessous du Koa, Knutsen en a fait quelques unes avec ce bois    , les rares Ukulélés Hilo sont tous en "Gum", donc on peut supposer que l'idée a du leur passer par la tète pour quelques guitares?...

En gros il y aurait eu trois variantes, (comme le montre le chapitre de ton livre sur Knutsen) mais parfois un exemplaire atypique peut apparaitre; comme celle-ci, les repaires sont uniques.

Un détail qui focalise mon attention, c'est que ces instruments ont parfois deux vis en laiton de chaque côté du chevalet, mais parfois aussi trois...et bizarrement ce sont toujours les mèmes vis à tète ronde, exactement comme il y en a parfois sur certaines Knutsen............. mais parfois aussi, certaines n'ont pas la moindre vis...

L'exemplaire dont tu nous a fait passer l'image semble avoir un chevalet non original...mais comme il présente trois repaires, on peut supposer que le luthier ayant intervenu a cru bon de virer ces vis pour les cacher "comme le veut l'art" sous des points de nacre?....
(on peut imaginer avec angoisse que cette approche très académique aie pu être appliquée sur des Knutsen...en général les luthiers n'aiment pas les vis , alors que ces vis font partie de leur ADN)...vrai que ces vis ont une apparence très crue, comme une réparation grossière, mais vu le nombre de cas, et la forme de ces vis, je mettrais ma main au feu que ça a été fait au mème endroit par la mème personne...

Quand tu vois la carte de Los Angeles, dans le bouquin de Noe & Most c'est dingue car Weissenborn, Knutsen, Schireson, et De Lano étaient quasiment voisins....si on regarde les Schireson, "Lyric" et "Mai Kai"...toutes des guitares à manche creux, aux lignes très similaires, aux mèmes chevalet en "pirogue"...

Quelle conclusion pourrait on en tirer?..............on sait que Weissenborn a repris la fabrication des Konas car Knutsen ne souhaitait pas répondre à la demande massive d'instruments que De Lano désirait diffuser...Et justement il existerait certaines Konas dont la construction interne ne correspond pas aux techniques ni de Weissenborn, ni de Knutsen, mais est similaire aux usages des frères Schireson!!!!! ....donc il y a eu des passerelles entre les ateliers; ce qui laisse imaginer le rush considérable qu'à pu être la mode de la guitare Hawaïenne!
Un véritable Tsunami qui a semé la panique dans les ateliers, donc il se peut que tout les luthiers se soient engouffrés dans la production en faisant appel à des sous traitants, d'où ces croisements, et similarités d'un atelier à l'autre....
On sait que Oscar Schmidt a distribué des Hilo, mais on ne peut pas ètre certain qu'elles aient été produites dans ses ateliers bien qu'elles aient le repaire de la neuvième case placé en dixième case (ce qui est habituel chez O.Scmidt) on peut peut-ètre penser que O.Schmidt fournissait les touches?...

Comme tu dis on a une impression plus "cheap" face à une Hilo que face à une Weissenborn, les détails sont parfois assez crus quand on y regarde de plus près; la tète est taillée à la serpe, et sur la mienne il manque un éclat sur un angle...j'ai cru à un accident mais en fait c'est d'origine car ça a été poncé et vernis (c'est justement très probablement un ponçage hasardeux, ou très rapide, qui a attrapé la pointe des fibres et a soulevé un éclat...ça en dit long!).

Peut on croire que pour répondre rapidement à l'explosion de la demande, on aie produit un peu trop vite ces guitares, en utilisant des pièces sous traitées, les assemblant un peu trop vite; il se peut que certaines aient eu un chevalet mal collé, ou qui ne tolérait pas les accordages très tendus que préconisait la mode en ce temps là?
Et que les lots déjà fournis aient été renvoyés dans un atelier pour un renforcement par vis ajoutées?...
Ces vis sont présentes sur des instruments ne présentant pas de traces de réparation ou d'arrachage, pas toujours placées exactement au mème endroit ou avec le mème nombre, mais le fait est trop commun, et avec le mème type de vis, pour que ce soit anodin........

J'ai du mal à imaginer que Knutsen aie eu a retaper des wagons de Hilo, mais il y a des chances que ces vis sortent de la mème quincaillerie que celle fréquentait Knutsen.

Les jours passent et cette Oahu me ravit de plus en plus. Le temps aussi pour les cordes de s’abîmer un peu. J'ai horreur des cordes neuves. J'utilise des Martin retro depuis que je joue des centenaires et j'aime leur "neutralité" qui peut faire un peu pauvre parfois mais que je trouve plus authentique. Mois ça me fait vibrer en tout cas et c'est bien l'essentiel. Les phosphore/bronze sonnent trop moderne à mes oreilles. Elles cachent le vrai caractère de ces vieilles pelles...

Je crois qu'on pense souvent à tort que dans le passé on s’attachait à ne produire que des choses plus qualitatives. En vérité on faisait au mieux avec ce qu'on avait. Il n'y a qu'à voir la piètre qualité de l'assemblage de beaucoup de weiss. je ne parle pas de Knutsen et ses barrages douteux ou ses "refurbished wood" tirés d'une table ou d'une commode.
Pas étonnant que chez O.Schmidt on ait bricolé dans tous les sens..!

J'ai commandé un livre sur les frères Larson. A part leurs harp guitars je ne connait pas trop leur histoire qui semble être bien plus riche que ce qui reste aujourd'hui. De la patience avant de dévorer les 300 et quelques pages de ce livre

Depuis quelques semaines je réfléchit beaucoup à un projet de harp guitar. J'hésite encore entre retaper une ancienne ou partir sur un projet de luthier. Pas certain que Florian soit intéressé et puis il ne faut pas négliger l'aspect financier, notamment si dos au mur il y a nécessite de revente (plus facile de revendre une ancienne). Ce serait un beau cadeau pour mes 30 ans =) Ca me laisse encore 11 mois pour y réfléchir !

Je sais plus si je l'ai déjà dit, mais sacrée collection, bravo !

Pour les harpes guitares contemporaines, on peut admirer les creations de Benoit Meulle Stef à Bruxelles ( https://www.bmsguitars.com/harp-guitars ). J'ai vu Muriel Anderson jouer une des ses harpes guitares il y a quelques années, c'était assez impressionnant, l'interpréte ET l'instrument    !

J'ai lu le bouquin Larson il y a une dizaine d'années, mais je ne sais plus si c'est dedans que j'ai vu qu'on attribuait aux Larson  la fabrication de plusieurs dizaines de milliers d'instruments, ce qui m'a semblé énorme, et pour tout dire peu crédible.
Il y a un groupe Larson sur FB (oui sur FB, du coup c'est paz pour Seb   )
Personnellement j'ai eu connaissance des Larson par Stefan Grossman qui en utilisait sur scene, une Prairie State, et une Euphonon. Mais toute deux sériesement "retouchées". La Prairie State était à l'origine une arch-top qu'il a fait retabler en flat-top. Stefan dit également qu'il n'a jamais vu une Larson originale qui sonnait bien à ses oreilles, il fallait toujours les bricoler d'une manière ou d'une autre.

Oh merci mais le titre est vraiment sans fausse modestie. Je ne me considère vraiment pas comme un collectionneur d'ailleurs. Quand je vois les prix de guitares bien nommées partout ailleurs je fais bien pâle figure à côté.
Je m'intéresse surtout à l'histoire et aux détails insignifiants qui rendent ces vieilles pelles si attachantes !

Ce que tu dis est intéressant. Peut être avaient-ils des employés. Je crois que l'auteur les mets en "concurrence" avec Gibson et Martin sur le début du siècle. Mais les guitares qu'ils ont produites sont très bien cotées en tout cas pour le peu que j'en vois passer !

Concernant BMS, j'ai déjà échangé avec lui, je connais son travail depuis longtemps (il avait fait une basse hollow pour un ami forumeur à l'époque où je caressait uniquement des bêtes à 4 cordes). J'ai évoqué l'idée de faire une copie de Gibson mais flattop avec lui. Il en serait enchanté car il est plus ou moins spécialiste de ces modèles. Seulement il y a quelque chose qui me déplaît dans le dessin de ses instruments. Je ne saurais pas forcément quoi mais aucun ne me plait, bien que je sois époustouflé par la qualité de ses réalisations. Je pense qu'il a une touche trop moderne à mon goût. C'est dommage car il n'est pas si loin, j'avais manqué de le rencontrer l'année dernière au festival de la harpe de Dinan.

Dans la démarche j'aime beaucoup le travail de Stephen Sedgwick qui est basé en Allemagne maintenant.

Superbes découvertes les amis!
Je ne connaissais pas ces luthiers, en voilà un beau projet

Hum avec tout le respect que j'ai pour Grossman, je crois qu'il a une certaine esthétique en tète...enfin; je pense que je serais content de récupérer (et l'état) les guitares qu'il jugerait nécessaire de bricoler...
Les Euphonon ont quand mème vu de sacrés musiciens défiler derrière elles; ça parait un peu radical comme point de vue...

Quelques changements ici avec le départ de la Gibson L1. J'essaie de ne pas garder trop de guitares et la Oahu colle mieux à ce dont j'ai besoin en ce moment. Elle a rapidement trouvé preneur et c'est tant mieux !

Par contre je nourrissait depuis quelques mois une petite envie de cordes nylon et j'ai craqué pour cette petit éclopée qui est, de loin, l'instrument le plus vieux que j'ai eu en ma possession !



On est sur un instrument d'origine viennoise/allemande du tout début du XXeme. Aux croisements de la guitare romantique et de la parlor.
Très surpris par la justesse et la qualité du son. Elle va faire un petit tour chez Florian Chateau quand je récupérerais mon ukulele. Elle a beaucoup (énormément) de cicatrices mais semble saine. Les frettes ont bien vécu par contre ! Tout petit manche un peu difficile pour mes doigts mais c'est voulu, pour me forcer à travailler la justesse de mes placements et aussi parce que je la partage avec une demoiselle qui a de petites mains ! Elle ressemble à ce que j'aime : un instrument qui a une histoire mais qui a été sauvée à une ou plusieurs reprises parce que quelqu'un l'aimait suffisamment pour y consacrer du temps, de l'argent. C'est souvent bon signe pour le son. On ne s'emmerde pas à sauver des guitares qui ne sonnent pas, enfin je pense !

Ah ces petites romantiques ont une délicatesse, une petitesse vraiment attachante...quelque chose de féminin c'est vrai!
décidément on a les mèmes goûts; merci pour le partage!