Transformation d'une classique en dobro avec spider en bois

Merci !
Olive, pour le ponçage aux grains 1200 et 2000 on peut le faire à l'eau mais je ne le fais pas parce que je trouve qu'on voit mal ce qu'on fait quand c'est mouillé et comme une couche de vernis ce n'est pas épais, il faut éviter de passer à travers.
Pour ceux qui veulent du brillant il faut finir en lustrant avec un produit du genre pâte à polir.
Dans mon cas je voulais un rendu proche d'un vernis un peu terni car mes pièces d'accastillage en récupe n'ont pas l'air de pièces neuves. Je pense même que je vais user volontairement certaines parties pour donner un look "vintage".

Maintenant que le vernis est fait, je vais pouvoir terminer le montage. J'ai assemblé pour essayer le cone le spider et le coverplate mais j'ai un petit soucis: comme mon cover est quasiment plat il est à peine 1 ou 2 mm au dessus du spider et je crains que ça puisse toucher si la main prend appui sur le cover en jouant. Je vais donc le travailler pour lui donner une forme un peu plus bombée. En même temps je trouve que mon couvercle de casserole est peut être un peu souple. il fait 4/10e de mm d'épaisseur.

Je me pose à ce sujet plusieurs questions au sujet des coverplates National (les coverplates Dobro m'intéressent moins car le mien n'aura pas le relief propre aux Dobros):
- quelle est l'épaisseur de la tôle qui constitue le coverplate?
- comment se comporte un coverlate quand on appuie dessus? c'est bien rigide ou bien il a tendance à s'enfoncer et revenir?
Merci d'avance à ceux qui ont un coverplate démonté et un pied à coulisse sous la main.

Merci Pat pour ta réponse rapide!
avec mes 4/10e je suis donc à moins de la moitié de ce que tu as mesuré et je comprends du coup que ce soit assez rigide.

Je n'ai pas souvent l'occasion de venir dans l'entre-deux-mers mais parfois les occasions ont besoin d'être provoquées, je viendrai donc avec plaisir observer tes guitares, je te contacte par MP

Superbe la finition

ton 1200 et 2000, tu as fait à sec ou à l'eau?

merci banjo!
regarde un peu plus haut, j'ai déjà répondu à Olive sur cette question.

Exact (
Pourtant j'avais lu avant de poser la question

Opération suivante, donc: donner du bombé au coverplate pour qu'il ne touche pas au spider.
Voici un petit récapitulatif de mes travaux de chaudronnerie que j'ai pu réaliser non sans mal mais au moins grâce aux bon conseils d'un pote chaudronnier. Merci Fredo !

Tout d'abord trouver un objet de forme arrondie et lui donner un état de surface bien lisse. J'ai trouvé pour ça une vieille tête de masse très émoussée dont la courbure correspond à peu près à celle que je veux donner à mon coverplate.


Ensuite j'ai creusé à l’aide d'une gouge une petite cuvette dans un bout de bois qui devient la contre-forme de ma masse arrondie.


Et là je pose la masse un bon endroit et BIM ! je tape un coup sec au marteau pour emboutir. J'ai fait tout le tour en donnant un coup tous les 3 centimètres le but étant de creuser (vu de dessous) le coverplate sur sa périphérie.


On obtient une forme plus ou moins régulière. En fait il aurait été plus simple pour former mon couvercle de faire tous les trous après.
Pour affiner le galbe, je mets ma masse dans l'étau et je tape au maillet plat cette fois-ci sur la face extérieure par petits coups pour faire disparaître les irrégularités ou accentuer le bombé là où c'est trop plat. Le plus dur est de bien taper sur la tole là où elle porte sur le tas, dans ce cas ça fait un son sourd, si on tape à coté ça fait un bruit de ferraille. c'est comme à la guitare, il faut coordonner le geste à l'oreille!


De temps en temps avec un gabarit en carton, je vérifie si la forme est bonne. Au final, et j'y croyais pas au départ, on arrive à avoir une forme régulière et lisse.




Suite à ça, avant de tout remonter je vais encore fabriquer le handrest.
J'ai aussi trouvé une solution pour mes soudholes: j'ai écumé les vides-greniers à la recherche de petites grilles en tout genre mais je n'ai jamais trouvé ni la taille ni l'objet qui me plaisait au final c'est encore dans un placard de cuisine que j'ai trouvé mon bonheur, deux emporte pièces pour découper les sablés. un petit ajustage des trous pour les enfiler. Il n'y aura pas de grille mais ça cache malgré tout le barrage qui passe à ras des trous.

A la fois classe et ingénieux bravo pour tes trouvailles

Hey, ton coverplate fait plaisir à voir, ainsi bombé!
La lutherie mène à tout, bois, cuisine, chaudronnerie... c'est sans limite.
Encore bravo pour cette brillante démonstration.

Super... incapable d'en faire autant pour ma part

Merci les gars ! Question trouvailles, attendez un peu j'en ai encore une ou deux pour la fin!
Le temps passe vite et laisse parfois peu de temps aux loisirs. Ça fait plus d'un mois depuis mon dernier message et plus d'un an que j'ai commencé ce projet alors ça suffit! je prends le taureau par les oreilles et qu'on me termine tout ça ! Sinon fin août on y sera encore en septembre et pour le Mégaslide ce sera mégarapé !

J'en étais donc au handrest, dernière pièce à faire avant de tout remonter.
Comme pour les sounholes je ne sais pas trop comment faire ou plutôt quoi récupérer pour fabriquer cette petit pièce métallique en forme de pont. Un fer plat plié ? Le fer peut faire l'affaire mais pas assez confortable pour la main ni bien élégant.


Pendant que je réfléchis, je vais me faire un café. 
J'attrape une tasse dans le placard et là...Bon sang mais c'est bien sûr ! Ce petit pichet en inox que j'ai tous les jours sous les yeux et qui ne sert jamais : voilà ma matière première ! 
Ma femme comprendra : c'est pour le progrès de la Lutherie Ecologique.





Le café avalé, je repars avec le précieux objet vers mon petit atelier. J'enfile et visse le pot sur une pièce de bois elle-même serrée dans l'étau et attention, ça va scier !



le morceau dégrossi, on commence à reconnaître notre repose main, reste à mettre un coup de lime sur les tranches et à plier les pattes.



Voici ce que ça donne en place sur le coverplate. On voit ici aussi le petit grillage que j'ai collé dessous. Vous vous souvenez? la raquette à gras de saucisse que m'a offert le Coyote.



Et voici l'envers du décor. J'ai collé le grillage avec de l'Araldite et pour bien le maintenir plaqué au couvercle, j'ai posé dessus un petit sac poubelle rempli d'eau. comme ça la pression était bien répartie. On voit aussi deux petits morceaux d'alu que j'ai collé pour pouvoir visser le handrest.




Bon bin voilà, ça touche à sa fin on va pouvoir assembler tout ça.

D'abord les âmes.



Ensuite le cone et son fameux spider en bois. J'en ai profité pour refaire le support du sillet mieux adapté au coverplate.





Puis viennent le coverplate et le cordier





gros plan au passage, j'avais des vieilles vis laiton qui apportent leur petite touche "brocante"



Et enfin les cordes et le handrest





Et pour finir en beauté, quelques photos de mon nouvel instrument:







"Auprès de mon dobro je vivais heureux
J'aurais jamais dû m'éloigner de mon dobro
Auprès de mon dobro je vivais heureux
J'aurais jamais dû le quitter des yeux..."



Bon, je sais, je sais, je vous entend déjà les copains: "il fait bien le fier avec son dobro de cuisine mais si ça se trouve ça sonne comme une casserole !"
Je vous dois donc encore une petite vidéo. Je vous prépare ça mais n'attendez rien de grandiose, je suis sans doute meilleur artisan que musicien.

IM-PRES-SION-NANT !!

Bravo Markett, t'es un chef (tu nous a pas dit comment tu faisais cuire tes saucisses maintenant?)!

Moi aussi un jour j'aurai le courage de faire un coverplate avec un handrest maison. Bon, question originalité, t'as placé la barre haut, va falloir gamberger un moment...

Markett Total respect Le coup du brot à eau c'est juste magnifique !

Ouh Yeah!

Belle réalisation!! Y a pas à dire, des fois on cherche une solution pendant des plombes et puis d'un coup, Blam! une cruche en inox tranformée en handrest!

ton reso fini a vraiment du caractere!! Superbe!!
Me tarde de l'entendre!

Encore un ENORME BRAVO!

'xellent, superbe ! 

Je suis pantois devant ton astuce et ton talent

Très belle réalisation.
Et c'est d'autant plus impressionnant quand on compare le départ et l'arrivée :



C'est vraiment la même guitare ????

J'apprécie ton approche tout comme le résultat final, félicitations !!

Juste une remarque: j'ai constaté que tu fais passer tes cordes par dessous ta spatule/cordier (soit entre le coverpate et le cordier...
L'usage sur les National et Dobro et de faire passer les cordes par dessus le cordier, et ce n'est pas qu'un détail, car au delà d'un angle de 5° formé par les cordes entre le contact du cordier et celui du biscuit, le risque est de mettre trop de tension sur "l'arrière" (côté cordier) du cône, et ainsi de l'enfoncer, à terme...
Le résultat d'un angle trop important peut aussi être une sonorité qui manque d'ampleur, d'harmoniques, et ou le volume est finalement favorisé par rapport au "grain"...

Bien entendu, je ne sais quel est l'angle formé par tes cordes à ce niveau, cependant je te conseille a priori de respecter cette règle du "entre 0 et 5°", car elle a fait ses preuves sur tous les types de résos depuis plus de 80 ans ! 
...Et puis ta guitare mérite désormais un réglage digne de sa nouvelle disposition !

Merci beaucoup à tous! 
Alekzo, ta remarque est intéressante car j'ai passé les cordes par dessous volontairement. L'info que j'ai (the Luthier's Handbook de Roger Siminoff) est que l'angle formé par les cordes au niveau du chevalet doit être compris entre 8 et 15°. Comme j'ai fait mon dobro à partir d'une guitare classique qui a très peu de dénivelé entre la touche et la table, l'angle formé et forcément très faible. J'ai donc volontairement augmenté l'action et passé les cordes par dessous le cordier pour gagner quelques degrés. Ca m'arrange aussi de faire comme ça pour éviter que les boules touchent le coverplate.

Dans son bouquin Siminoff annonce "entre 8 et 15°" pour les guitares archtop, les mandolines et les banjos mais il ne parle pas des résonateurs.
Peux tu nous en dire un peu plus sur cette règle du "entre 0 et 5°" ? ça vient d'où ? Pour un angle proche ou égal à zéro, j'ai du mal à comprendre comment les vibrations peuvent être transmises efficacement au cône.

Actuellement j'ai un angle de 5,5° mais l'action est haute: 4.5mm à la 12e. (photo ci dessous)
Je vais diminuer la hauteur du sillet du spider pour baisser les cordes car je veux pouvoir jouer fretté même si je garde une action un peu plus haute que la normale pour le slide. Je vais donc perdre 1 ou 2 degré.

super bravo!

Je pense que ces éléments viennent d'observation; sachant que entre zéro et 5° il y a toute un panel de variations de comportement du résonateur (peut-être plus marqué pour un "biscuit"???), mais en règle générale: plus l'angle est important plus le son est dur compressée violent et puissant, selon tirant et accordage aussi; jusqu'au point ou la réactivité, la dynamique disparait.
Au contraire un angle faible donne moins de précision, volume faible et prolifération de Buzz parasites, mais peut libérer basses et "calmer" les harmoniques???...du peu que j'en ressens...
Le type de résonateur doit ètre pris en compte et mème pour les biscuits, la marque du cône, car un cône épais (continental etc) aura besoin d'un bon angle pour réagir, je pense qu'un cône plus fin aura tendance à mieux tolérer un angle un peu faiblard...enfin c'est le jeu d'équilibre entre pression et liberté de mouvement...

Mais c'est sur qu'un angle de Arch-top écraserait directement un réso de quelques dixièmes d'épaisseur.

Voilà pourquoi il me semble que c'est bien de s'accorder le temps d'essayer différents tirants et accordages pour mieux comprendre ce que peut donner un instrument, et dans quel registre il sera le plus intéressant, avant de finaliser.

Belle seconde vie à ce bel instrument, à base de Brot d'eau......ben quoi?; d'autres y mettent des pièces de Do-bro......................

Oui Markett, je peux t'en dire plus...
Cette règle m'a été transmise par un ami de Montréal qui a eu pas mal de single-cone National d'époque entre les mains... Il a bossé un temps chez Godin (pas les poêles du nord, mais les guitares canadiennes !), a fait pas mal d'entretien et de réparations en tous genre sur pas mal de guitares différentes, et comme notre intérêt allaient pour les vieilles National, il m'a expliqué combien de vieilles dames ont été charcutées par des luthiers qui appliquaient les caractéristiques d'autres guitares sur les résonateurs, et notamment quant à cet angle entre cordier et chevalet...
Lorsque j'ai testé son Triolian de 1931, j'étais étonné du peu de sillet qui restait, niveau biscuit (moins de 2 mm, rien de plus), et pourtant qu'est-ce qu'il sonne !!... Il m'a alors parlé de cet angle spécifique pour les résos, qui ne correspond pas du tout à celui des archtop...
Or, lorsque j'ai acquis mes résos anciens, j'ai constaté pour mon plus grand bonheur la modestie de l'angle entre cordier et biscuit, l'apanage d'un réso bien réglé...

Et pis le coup des 5° me semble confirmé par le fait que NRP n'offre pas de garantie lorsque qu'un acquéreur place les cordes à "boules" par dessous le cordier, et non par dessus, comme indiqué par leur soin (beaucoup trop d'angle, et trop forte pression sur l'arrière du cône...).

Enfin, ce dernier phénomène, dénommé "understringing" par Michael Messer sur son forum, est formellement proscrit par lui-même ainsi que tous les spécialistes du réso qui participe à son espace de discussion, essentiellement pour le risque que cela engendre pour les cônes anciens.

Bref, de tout ce croisement d'infos, il me semble que cette règle vaut aussi bien pour les résos et cônes anciens que pour les récents, bien que comme le suggère Sébastopol, les plus anciens sont parmi les plus fins (et les plus éprouvés) et que cela s'applique particulièrement à ces véritables trésors de l'industrie humaine (chaque cône ancien et rôdé devrait bénéficier d'un attention toute particulière, car il s'agit du cœur de la bête, qui détermine à lui seul une bonne partie de la sonorité de l'instrument).

Au final, et vu ta situation, tu as effectivement l'occas' de faire tes propres tests et d'en tirer ainsi des enseignements, mais sache que tous les spécialistes des résos que j'ai pu interroger de près ou de loin semblent s'accorder sur cette règle. Au-delà de ce fait, on peut rencontrer bien des fantaisies et des charcutages, mais lorsque c'est le cas, le son n'est guère au rendez-vous

PS:
Je vais tâcher de te faire des photos des angles de mes résos anciens (qui sonnent vraiment bien), ça illustrera un peu mes propos...

Merci les gars pour toutes ces précisions. La règle des 8 à 15° ne s'applique donc pas aux résos et je suis heureux d'accueillir ces nouvelles informations dans mes faibles connaissances de luthier amateur.
Alekzo, tu fais référence aux cônes biscuit, sais tu si c'est la même chose sur les spiders? Peut etre des possesseurs de Dobro (les vrais) peuvent-ils aussi nous faire part de leurs observations?

En tout cas, ça y est j'ai fais les réglages annoncés: j'ai baissé l'action de 4.5 à 3mm en baissant le sillet de spider et mon angle est passé de 5.5° à 4.5°. Je peux donc encore réduire cet angle en passant les cordes par dessus le cordier.
Je crois que pour l'instant je ne vais rien faire de plus. Le son me semble correct. Cependant comme c'est mon premier résonateur je suis incapable de qualifier le son de mon instrument par rapport à d'autres. L'avis des connaisseurs me sera fort utile au plus tard au Mégaslide en septembre. 
Je vais essayer de faire une vidéo ce week end mais je doute que ce soit suffisant pour se faire une idée précise du son.

Markett a écrit:

Alekzo, tu fais référence aux cônes biscuit, sais tu si c'est la même chose sur les spiders? Peut etre des possesseurs de Dobro (les vrais) peuvent-ils aussi nous faire part de leurs observations?

T'inquiètes, si j'ai avant tout pris connaissance de cette règle à propos des single-cones, j'ai aussi un Dobro de 1937, pour lequel les même réglages s'appliquent... D'ailleurs, je me répète, mais ça fonctionne également pour les tricone...
Pour le Dobro en question tu peux le découvrir dans cette discussion :https://slide.forumactif.com/t6329p45-dobro-m-32-1937-steel-body


Voici donc l'angle dudit Dobro (1937):




Le triolian en bois (1929):




Et le triolian en acier (1930):






J'ai effectué d'autres prises de vue, si besoin, dont voici un lien :
https://s628.photobucket.com/user/alekzoo/library/Angle%20Cordier

et en slideshow: https://s628.photobucket.com/user/alekzoo/slideshow/Angle%20Cordier

Waw impressionnant! Merci Alex pour cette précieuse documentation.
Je suis convaincu de ta démonstration. Ton triolian bois semble avoir un angle proche de zéro, 1 degré maxi !! Décidément les résonateurs n'ont pas fini de m'étonner!
J'ai été voir ton sujet sur ton Dobro M32, c'est super intéressant et je crois que tu es super veinard de posséder un tel instrument! Merci de ce partage.