Construction Lapsteel : La génèse.

Salut tous

Chapitre 1 : De l’utilité de pas être sourd même quand on est muet.

Ben, revenu dans mes pénates limousines originelles pour quelque temps et n’ayant plus les capacités physiques pour aller mater les nibards des hollandaises sur la plage du lac voisin, je me suis dit en mon for intérieur (j’ai pas l’extérieur dispo) que vu mon âge canonique, plus dû aux canons bistrotiens qu’aux canons de l’église, qu’il fallait que je pratique une activité sportive alliant le travail des cuisses pour la musculature et celui de la glisse pour la souplesse et là tel Jeanne d’Arc prenant son enclume sur le teston, j’ouis une voix me susurrant dans les esgourdes :
« T’es bien con mon garçon, construit une cuisse-acier, ça fait les deux ! »
Nonobstant ma piété digne d’un caillou, je pris pour argent comptant cette révélation divine et suivant les injonctions du mec qui parle à l’oreille des baltringues dans mon genre, je me mis, molette en main, en quête de la recherche du trouvage de ce cuisse-acier.
J’ai consulté, mon mentor spirituel, le sage Gougueule, qui dans sa grande clémence (qui était encore là) me proposa des icônes de spécimens de l’espèce enquise.



Diantre me dis-je, ça fait quand même un peu Laurel et Hardy son truc au sage. Puis une méningite (brain-storming en rosbeef) plus tard, ma cogitude me suggère un genre d’hybride des deux.
Finalement, je me décidais de créer une Laury et Hardel !
A suivre
Bec

Résigné mais bouillant, Hardy comtempla la nouvelle catastrophe de Laurel, croisa sur son bedon ses bras replets et soupira:

"Chaque geste est un poème..."

A écouter ces voix, tu finiras cuit Belisaire...
Et ta cuisse-acier fondue...

http://crestonguitars.com/guitars/detail.php?id=132



Allen Melbert "JackFish"

Salut tous
Chapitre2 : Comme quoi, le Conté bon ( voir dico)

Ben, comme j’avais du travail sur la planche, j’ai sorti celle à dessin. C’est là qu’ont commencé les jours et nuits de tracas, tourments et autres prises de tête inhérents à tout créateur digne de ce nom. Le syndrome de la feuille blanche qu’on dit. Muni de ma panoplie de dessineux-industrieux de quand j’étais aux écoles de la République (j’ai débuté sous la IV ème), règle, crayons graphite déclinés dans tous les H et B, compas et gomme (beaucoup), je m’ahanai au dur labeur du calligraphe cuisse-aciérain. Puis va savoir pourquoi, ça vient comme ça, d’un coup. Comme si j’avais été touché par une grâce Soubiroutienne, et tel Michel-Ange achevant son plafond de la Chapelle (sweet little) Sixtine, je fus tout ébaubi du résultat. Devant nos mines réjouies ( celles du crayon et la mienne), je décidai de valider ce chef-d’œuvre !


Le gonze des voix d’en haut qu’en finit pas de la ramener me dit :
« C’est bien joli sur le papier ton truc, mais en vrai c’est mieux en bois »
D’accord, répondis-je, c’est juste une différence quant à l’utilisation cellulosique des matériaux et prenant mon courage à deux mains pour l’étrangler, je me mis (toujours mollette en main) tel un sylvain, dans une sylvestre attitude en quête du morceau sylvicole de bois d’arbre nécessaire à l’aboutissement de mon projet.
A suivre
bec

Salut belisaire,

Toujours le verbe aussi délirant, j'attends les 48 autres chapitres avec impatience...

belisaire a écrit:

et tel Michel-Ange achevant son plafond de la Chapelle (sweet little) Sixtine,

c'est vrai qu'elle est sweet sa chapelle, mais pas très little...

Bon, ben pour un gars qui parle de peinture, ta fureur créatrice m'évoque "L'Abstraction Lyrique" de Mathieu.
Puisse ta créature avoir la maîtrise de Ses oeuvres...

Salut tous

Chapitre 3 : Equarissage pour tous(Vian)

Ben, j’aime bien les potes du coin. Ils savent plein de choses sur la nature et des trucs sur les bouts de bois que je savais pas que ça existait. J’apprends un peu. Pas simple la notion de sens du fil au ciseau à bois ( et la caravane passe).
Donc, je vis venir , en mon antre, tout ahanant, se pointer mon copain Jules.
« J’ai repéré un troupeau de biaux billots bio de noyer dans une grange pas loin du coté d’ailleurs, c’est des réfugiés de la tempête de 99 » .
Nous nous mîmes (Marceau) à l’affût dans le secteur. Puis soudain quand oyant le cri du noyer (glou-glou) dans les parages, le Jules, tel un fauve, s’est jeté sur sa proie et en a chopé un couple.

Bon, les images qui suivent sont à la limite du soutenable. A vous de voir.
Là, c’est la curée. Perso, moi que déjà avec un rasoir Bic, je m’entaille le derme, vous pouvez imaginez le résultat avec une tronçonneuse ! C’est le Jules à la machine. Vaut mieux pas le faire caguer dans ces moments là.

Puis, on a été chez le pote Rémi pour l’équarrissage du bestiau. Bon, d’accord, c’est du lourd, mais on était pas là pour faire de la marqueterie non plus.


Sympa les corps en noyer, je trouve, avec en prime un bon morceau de merisier.

A plus pour la suite
bec

(Mais c'est qu'il va le faire !...)

Salut tous

Chapitre 4 : Sciage, rabotage et ponçage sont les trois mamelles de la Lapitude

Bon, j’ai fait un délimité des quartiers de découpe du bestiau.

Puis, à l’abattoir, Rémi s’est chargé de la découpe. D’accord il donne pas dans la Dremel question bécane. Même lui, qui est un branluchon de retraité a toujours connu l’engin, c’est vous dire l’ancienneté du tas de ferraille qui est d’une efficacité redoutable.


Entraînement par courroie tissu de chez Ramsès et moteur de chez Edison !

Mais faut savoir ce qu’on veut.
Puis avec le Jules, on s’est dit que c’était mieux qu’il soit aux commandes des machines.
Primo : C’est les siennes et en plus c’est gratos.
Deuzio : Vu qu’il a déjà laissé un bout de doigt dans ses bécanes, valait mieux que ce soit lui qu’en laisse un deuxième en cas de problèmes. Ca fait symétrie.
Troizio : Moindre mal, contrairement à nous, il joue pas de guitare ou sinon si des velléités six-cordiennes le prenait, faudra qu’il nous fasse du Django


Moi, j’y fous pas un ongle dans sa trépaneuse !

Bon, y’a pas eu de viande au mur, voilà le résultat :

Ben, contrairement à Louis XVI, il a fallut rapporter la tête. Le billot de noyer a pas voulu s’étirer pour un diapason de 22,5 ».
Voilà, on va attaquer le maquillage de l’engin bientôt.
bec

Salut tous

Chapitre 5 : Quand on arrondit les angles, ça fait pas de mal à Pythagore !

Bon, le bestiau est revenu un peu amaigri de son séjour chez Rémi. C’est pas normal pour un mec qui engraissait les siens avant. Faut croire que la retraite amoindrit les sens. Vous connaissez ma compassion limite madeleine lacrimalesque pour les lapsteelus orphelins .
Donc, derechef , je préparais un asile d’accueil pour cette pauvre bête.
Un bel établi de chez menuisier néandertalien comme couche, avec griffe, presse et valet d’époque. Les murs aussi, manquent juste les peintures rupestres et c’est les crottes de la squaw !

Donc, je lui ai fait une belle toilette. Gommage de la peau à la raboteuse Dior et la ponceuse St Laurent, puis lifting à l’huile d’olécrane et ciseaux de chez Dessanges !



Juste, une opération de descente d’organes, normal vu l’âge !
Puis, un petit habillage de chez « Si tu veux gueuler, faut te vêtir ! »

Voilà.
bec

sympa ce projet!
on disait de moi qui partait d'un bout de ferraille pour faire une cover et un cône reso mais ce que je vois c'est encore plus artisanal !
fallait oser mais quand on a pas ce qu'on veut, la nature et accueillante!
puis il est toujours bon d'avoir des mains qui ne sont pas les siennes quand il faut tripoter ces machines
bonne continuation

Je suis un fervent supporter de ce projet qui se termine sans qu'on n'ait la moindre petite photo à se mettre sous la dent !!!
C'est l'art de se faire désirer ça...
Je me répète mais j'aime beaucoup cet aspect brut de chez brut taillé directement dans l'arbre.
Un noyer naufragé de la tempête, je veux dire, ça coulait de source...

belisaire a fait un bonne action en sauvant ce noyer !
il lui a donné une nouvelle vie:
après avoir servi de support à chorale pour le zoziaux il n'y a pas de raisons pour qu'il n'ait pas de quoi s'exprimer avec 6 cordes dans le ventre
c'est un rescapé qui pourra témoigné
c'est assez roots mais j'apprécie l'idée !!

Salut tous

Chapitre 6 : A la fin de l’envoi, je touche.

Bon, après une bonne prise de tête

Faut bien passer au dernier lifting de la jouvencelle. Question peeling, le Jules est balèze. Vu ses paluches enduites de cals, il nous fait un ponçage à main-nue grain 40 !
Pour la finition, il lui faut son clebs. Y’a pas à dire mais le cabot est un fin limier, ce qui n’est pas inutile me concernant quant à la qualité du taf.

Dommage, y’a pas de fan de rap dans le coin, faut que je me cogne tout.
Je vais mettre une touche finale au bestiau.

D’accord, j’ai la frette chancelante et un tantinet branlante et la super-glue passée au jet mais bon, ça sert à rien ces bouts de ferraille , c’est juste pour le plaisir des mirettes.
Voilà, ça avance. Demain, y’aura de la colle et du vernis sur les bâches !
bec

Salut tous

Chapitre 7 : De la vernitude attitude modérement appréciée.

Bon, après un éparpillement façon puzzle ( comme disait Blier) faut que je passe du statut d’ossuaire à celui de chiche-capon ( énigme ). Faut juste recoller les morceaux dans le bon ordre.



Perso, j’ai la relique osseuse relativement douteuse mais bon, faut y croire des fois.
Y’a déjà le sillet de tête qu’est du genre osso-bucco. Franchement, si j’avais été la vache qui m’a fait un don d’organe, je serais contente de savoir que mon tibia a servi au bienfait du progrès lapsteelien!



Sinon, si vous voulez des recettes de colles qui n’adhèrent pas et de vernis qui font grise mine, je veux pas balancer les noms, je risque un procès pour diffamation, mais suffit de quémander. Franchement au prochain coup de lap, je vais pas me faire encaguer par des artifices de frime pour faire joli. Tout au marteau-clous-tournevis et papier peint le bestiau !
Un peu d’étain dans les entrailles aussi. Je suis électronicien, ceinture blanche 3ème dan. Faut dire aussi, comme excuses, que pour mon bac F3 (électrotechnique) de 73, on soudait au lance-flamme !

Enfin, voilà ça avance un peu.
bec

Eh !! Oh !!!

Pour Chiche-Capon, si tu veux que ton " énigme " dure, faut pas laisser traîner un vieux cinéphile comme moi dans le coin, hein...

Disparu de Saint Agill de mes deux.

(Bon, pardon, j'ai été violent. Mais déjà Audiard, maintenant tu piques von Stroheim... laisses-en pour les autres...)

Sans blague, passer du bois brut à cette promesse de sons moelleux, sensuels, envoûtants, c'est chouette.
Je vois que le champ stérile est prêt.
Tu nous présentes l'infirmière ?

Salut,

belisaire a écrit:

J'aime cette scie, un peu encombrante, elle date de quelle épique époque opaque

belisaire a écrit:

je passe du statut d’ossuaire à celui de chiche-capon ( énigme )

M.rd., grillé par OldChap, bien vu

belisaire a écrit:

sillet de tête qu’est du genre osso-bucco

je préfére le pot au feu, because vielle carne plus "root" que jeune veau.

belisaire a écrit:

si vous voulez des recettes de colles qui n’adhèrent pas

J'utilise la même surtout pour les frettes , pas de probléme pour le décollage,

belisaire a écrit:

Je suis électronicien, ceinture blanche 3ème dan. Faut dire aussi, on soudait au lance-flamme !

Idem, mais à l'époque je préférais le clou chauffé sur la gaziniere, idéale pour soudure séche

En tout cas, sympa ce post, chouettes photos et bonne littérature, et belle réalisation au final.

Salut tous

Chapitre 8 : C’est le luth final !

Ben, voilà, ça va faire des lendemains qui chantent.
La bête est achevée. Juste un peu de rimmel et de mascara, une citrouille et des tatanes en vair sur les harpions, et hop au bal la minette !



Finalement, Stradivarius, lui non plus, n’avait pas de défonceuse, ni d’engin eudé-effien.
C’est sympa les ciseaux à bois et autre lames, limes. Ca fait pas beaucoup de bruit. Juste des toc-toc , zip et scratch.







Puis, là c’est le copain, Olivier qui la déflore électriquement parlant. C’est un instant magique de faire chanter un bout de bois. Franchement avec tous ses engins de pédales au pied, y’a du frisson sonore dans l’échine. Je suis le nouveau Ben a peur de rien !



Ben, voilà, point de départ, bille en tête :


Arrivée après liposucion :

bec

Il est tellement beau que les piafs du coin vont vouloir y faire leur nid!

Salut tous
Ben, merci aux répondeurs.
Bobem : T'as raison. Y'a déjà les piafs, style hitchkock, qui me harccèlent les cordes . Doivent avoir la nostalgie du noyer défunt !
dobropat : Même pas peur ! La bête était bien en phase de momification quand je l'ai récupérée. Puis si elle bouge une oreille, un coup de rabot-dégau lui fera un bon lifting. J'aime bien les noyers secs (désolé, ça me fait encore rire)
Beefheart : Rèmi se souvient pas pour la scie à ruban. Son père l'a achetée en 61, mais d'occase au charron du village après son décès. C'était une succession. On connait pas l'ancienneté, juste que l'électricité est arrivée en 1932 dans le village. Donc que ça doit être de facto postérieur (ça veut pas dire forcément cul)
Voilà
bec